Le marché new-yorkais du pétrole a suivi l'euphorie des places boursières jeudi, réagissant à l'accord arraché entre les pays de la zone euro pour affronter la crise de la dette publique mais aussi à de bons chiffres de croissance aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 93,96 $, en hausse de 3,76 $ (+4,2%) par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a gagné 3,17 $ à 112,08 $.

«Le marché a l'air de beaucoup aimer les annonces des gouvernements européens», a résumé Bart Melek, de TD Securities.

«De plus en plus, les investisseurs pensent que l'économie mondiale ne va pas s'effondrer», a-t-il ajouté.

Pendant la nuit, les dirigeants européens ont dévoilé plusieurs mesures destinées à endiguer la crise de la dette qui menace l'union monétaire.

Un accord a été conclu avec les banques qui porte sur un renoncement de 50% de leurs créances, soit quelque 100 milliards d'euros. Les établissements auront besoin en retour de 106 milliards d'euros en capital d'ici juin 2012.

Les responsables européens ont aussi décidé de démultiplier la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière (FESF), la portant à 1000 milliards d'euros dans un premier temps, un montant destiné à éviter la contagion de la crise à d'autres pays fragiles.

Ces annonces, accueillies par un bond des indices boursiers européens, écartent l'idée d'une «calamité économique», a expliqué John Kilduff, d'Again Capital, qui les juge «significatives et très positives à court terme» pour les prix du brut.

La hausse des cours s'est confirmée avec la publication des chiffres de la croissance du troisième trimestre aux Etats-Unis, le premier pays consommateur d'or noir au monde, lesquels montrent que «l'économie est sur la voie de la reprise et évite la récession» d'après M. Kilduff.

Le PIB américain a progressé de 2,5% en rythme annuel, un chiffre supérieur aux prévisions des économistes et qui reflète une nette accélération de l'activité par rapport aux six premiers mois de l'année.

«Si on élimine la crise en Europe, on voit qu'aux États-Unis, la consommation est meilleure que prévu, on se dit que le marché était tombé à des niveaux trop déprimés», a estimé M. Melek.

«On a supprimé la possibilité pour l'instant d'une récession mondiale majeure. Cela signifie que les prix étaient probablement trop bas il y a quelques semaines», a-t-il ajouté.

Les cours affichent une hausse de près de 20 $ par rapport à leurs plus bas niveaux des premiers jours d'octobre à New York.