Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, portés par l'optimisme général des marchés qui veulent croire que l'incertitude dans la zone euro touche à son terme.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre, dont c'est le premier jour comme contrat de référence, a pris 1,33 $ à 87,40 $ sur le New York Mercantile Exchange.

«Le marché s'attend à ce qu'une solution soit trouvée ce week-end, ou d'ici mercredi», a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Même si cette attente est exagérée et «que des informations suggèrent que les Européens n'ont toujours pas réuni les fonds nécessaires au sauvetage de la Grèce, (...) le marché a le potentiel pour soutenir cette hausse», a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel s'entretiendront samedi à Bruxelles, avant le sommet de l'UE de dimanche, afin de préparer une «réponse globale et ambitieuse» à la crise de la zone euro. Les éléments préparés par le couple franco-allemand devraient être adoptés lors d'un second sommet de l'UE, qui aura lieu mercredi.

Les ministres des Finances des 17 pays de l'Union monétaire sont déjà en réunion à Bruxelles pour préparer le sommet de dimanche.

La France et l'Allemagne restent toutefois pour l'instant engagées dans un bras de fer sur le meilleur moyen d'accroître la force de frappe du Fonds de secours des pays en difficulté (FESF).

«Au moins, tant que (les Européens) continuent à discuter, les marchés croient que les chances augmentent pour qu'un accord sur le sauvetage de l'euro soit trouvé», a relevé Phil Flynn, de PFG Best Research.

L'autre grand facteur haussier de la journée a été le décès du dictateur libyen déchu, Mouammar Kadhafi.

Cela a «ajouté une prime au risque sur le marché. Au début on se disait que son décès allait avoir une influence à la baisse, mais le marché a plutôt bien tenu hier», a observé Rich Ilczyszyn, analyste chez MF Global.

«Les gens commencent à se demander qui va vraiment être au pouvoir en Libye, comment la reprise de la production va se passer», a-t-il expliqué.

La Libye produisait environ 1,6 million de baril par jour (mbj) avant l'éclatement en février du soulèvement qui a mené à la chute puis à la mort de Mouammar Kadhafi et qui a totalement paralysé l'activité pétrolière. Il s'agit du troisième pays producteur d'Afrique.

Après la chute de Tripoli en août, et la prise de pouvoir par le Conseil national de transition (CNT), la production a repris progressivement et dépasse désormais les 350 000 barils par jour.