Une enquête sera menée sur «chaque centime» versé dans le cadre de contrats pétroliers signés par l'ex-régime libyen et soupçonnés d'avoir fait l'objet de corruption, a indiqué jeudi le «ministre» du Pétrole des nouvelles autorités, Ali Tarhouni «Une enquête sera ouverte sur tout fait de corruption commis sous le régime précédent (...) Une commission spéciale examinera tous ces contrats et accords, à commencer dans le secteur du pétrole», a indiqué au cours d'une conférence de presse le «ministre» du Pétrole et des Finances du Conseil national de transition (CNT).

Il n'a cité aucun contrat ou entreprise en particulier et a ajouté qu'en raison des combats toujours en cours en Libye, cette enquête n'avait pas encore débuté.

Selon M. Tarhouni, le gouvernement va publier les détails des contrats passés dans une semaine. Il a également promis que la page était définitivement tournée concernant les pratiques du régime de Mouammar Kadhafi.

«Il y a eu une quantité incroyable de faits de corruption. La question est de savoir quelle a été l'envergure de cette corruption. Nous allons enquêter sur chaque centime de manière ouverte et transparente», a insisté M. Tarhouni ajoutant que les intérêts du peuple libyen seraient la priorité dans les futures négociations contractuelles.

Le président de la NOC (National Oil Corporation), Nouri Berruien, a estimé pour sa part que 10% de l'infrastructure pétrolière du pays avait été sérieusement endommagée en huit mois de conflit et estimé que d'ici un an tout pourrait être remis en état pour un montant abordable.

«Nous parlons de centaines de millions et non de milliards de dollars», a indiqué M. Berruien à l'AFP.

Par ailleurs, le gazoduc Greenstream, qui est le seul reliant la Libye à l'Italie et à l'Europe, a été relancé jeudi, a annoncé le géant pétrolier et gazier italien ENI, qui gère ce gazoduc avec la compagnie libyenne NOC.

Des exportations «limitées» ont commencé, selon M. Berruien, mais ces quantités pourraient augmenter pour atteindre des niveaux «officiels» à la fin novembre ou début décembre, afin de permettre à la Libye d'assurer ses besoins domestiques.

De nombreuses sociétés pétrolières se sont installées à partir de 2003 dans le riche État pétrolier d'Afrique du Nord quand les sanctions de l'ONU avaient été levées dans le cadre du rapprochement de Mouammar Kadhafi avec l'Occident.

Mercredi, M. Tarhouni avait indiqué qu'aucun nouveau contrat pétrolier ne serait conclu en Libye tant qu'un gouvernement n'aurait pas été formé à l'issue d'élections.

La production pétrolière de la Libye, actuellement remontée à 400 000 barils par jour après être tombée presque à l'arrêt du fait des violences, devrait atteindre environ 600 000 b/j d'ici à la fin de l'année et approcher le million à la fin du premier trimestre 2012, selon M. Berruien qui vise un retour au niveau précédent «de 1,6/1,7 million de b/j d'ici fin 2012».