Le département d'État américain a tenu, vendredi, sa dernière audience publique sur le controversé projet d'oléoduc Keystone XL proposé par la société de Calgary TransCanada.

Au cours de l'audience de quatre heures, les esprits se sont passablement échauffés, au point où les policiers ont dû escorter certaines personnes à l'extérieur de l'immeuble Ronald-Reagan, dans le centre-ville de Washington.

Durant les deux premières heures, le nombre de détracteurs du projet de 7 milliards $ a surpassé celui de ses partisans, alors que toute personne s'aventurant à parler en faveur de l'oléoduc était huée ou soulevait des rires moqueurs dans la salle. Ce fut le cas notamment pour Dave Collyer, président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers.

Les représentants de groupes écologistes étaient très nombreux lors de cette audience, ce qui n'est pas surprenant puisque le projet de TransCanada est devenu un cheval de bataille important pour le mouvement américain contre les changements climatiques.

L'oléoduc Keystone XL permettrait d'acheminer chaque semaine des millions de barils de pétrole brut produit à partir des sables bitumineux de l'Alberta, à travers six États américains, jusqu'à des raffineries du Texas. Comme la conduite doit franchir la frontière entre le Canada et les États-Unis, c'est au département d'État américain d'approuver le projet ou de le rejeter.

Le président Barack Obama est confronté à un choix difficile: prendre le parti de ceux qui soutiennent que l'oléoduc créera des emplois dans un pays qui lutte pour se sortir d'une récession dévastatrice, ou bien se ranger du côté des environnementalistes, qui ont menacé de ne pas le soutenir lorsqu'il briguera un deuxième mandat en novembre 2012, s'il donne son aval au projet.

Le département d'État fera connaître sa décision d'ici la fin de l'année.