Des responsables américains auraient illégalement permis à TransCanada de commencer à préparer le terrain pour le passage de son oléoduc de 2730 km entre l'Ouest canadien et le Texas même si le projet n'a pas encore obtenu l'approbation finale de Washington, affirment dans une poursuite trois groupes de protection de la nature.

La poursuite, que les trois organismes américains devaient déposer mercredi en cour fédérale à Omaha, au Nebraska, vise à faire cesser les travaux de construction de l'oléoduc Keystone XL de l'entreprise canadienne TransCanada. L'oléoduc acheminerait du pétrole brut des sables bitumineux de l'Alberta jusqu'à des raffineries texanes du golfe du Mexique.

Les groupes environnementaux allèguent que les services américains de la faune (U.S. Fish and Wildlife Service) ont déjà laissé TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]] commencer à perturber l'environnement.

Le projet Keystone XL n'a pas encore reçu l'approbation du département d'État américain mais les groupes soutiennent dans leur poursuite que des responsables fédéraux ont déjà autorisé TransCanada à retirer d'importantes quantités de sol et de terre le long du tracé, en plus de déplacer des nécrophores, une espèce de scarabée indigène en danger.

Les plaignants - le Center for Biological Diversity, le Western Nebraska Resources Council et les Amis de la Terre - affirment que TransCanada a dégagé un corridor de 160 km pour son oléoduc dans les Sandhills du Nebraska, en dépit d'une loi fédérale qui interdit le début de tels travaux avant l'approbation du projet.

Les trois groupes sont également persuadés que la décision de permettre déjà le début des travaux est un signe que les responsables fédéraux ne sont pas intéressés à procéder à une étude complète du projet.

Dans ses remarques préparatoires, le président des Amis de la Terre aux États-Unis, Erich Pica, a déclaré que «le département d'État a davantage confirmé qu'il gérait un programme d'évaluation biaisé en donnant le feu vert à TransCanada pour amorcer la construction». Selon lui, si le département d'État faisait correctement son travail, cette poursuite ne serait pas nécessaire.

Des partisans de l'oléoduc brandissent une étude du département d'État affirmant - témoignages de certains experts en hydrologie du Nebraska à l'appui - que toute fuite dans la nappe phréatique aurait un faible impact sur l'environnement.

Mais une coalition bigarrée de fermiers du Nebraska, de propriétaires de ranchs, de groupes environnementaux et d'autres militants craignent une contamination de la nappe phréatique Ogallala, qui irrigue huit États et y fournit l'eau potable.

La poursuite vise le département d'État américain, la secrétaire d'État Hillary Clinton, le secrétaire à l'Intérieur, Ken Salazar, et le U.S. Fish and Wildlife Service en tant que défenseurs, en raison de leur rôle de supervision. TransCanada n'est pas citée.