Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME), à l'exception du nickel, ont légèrement reculé ou se sont stabilisés cette semaine, évoluant en dents de scie dans une marge étroite, sur un marché fébrile rythmé par les inquiétudes sur la zone euro.

Après plusieurs semaines de fortes fluctuations, les cours des métaux de base ont continué de pâtir de la nervosité des investisseurs face à l'aggravation de la crise des dettes européennes.

Des propos rassurants de Paris et Berlin sur la Grèce ont cependant quelque peu rasséréné les opérateurs, tout comme la décision, jeudi, des grandes banques centrales d'élargir l'approvissionnement des marchés en dollars pour soutenir le secteur bancaire européen.

Après avoir reculé en début de semaine, «les prix des métaux de base ont grimpé de près de 1,5% en moyenne sur la séance de jeudi après l'annonce des banques centrales, qui a tiré les Bourses vers le haut et affaibli le dollar», a observé William Adams, responsable de la recherche chez Fast Markets.

La dépréciation du billet vert, dont la valeur pourrait être diluée par des injections de dollars dans le système bancaire, rendait plus attractifs les achats de métaux industriels, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs détenant d'autres devises.

«Il y a eu sur le coup un mouvement d'achats à bon compte sur le marché des métaux de base, mais dès vendredi, l'enthousiasme semblait se dissiper», a tempéré M. Adams.

«Tant qu'un plan pour secourir définitivement la Grèce n'aura pas été adopté, la pression persistera sur les marchés des matières premières», a confirmé Edward Meir, analyste du courtier MF Global.

Les inquiétudes sur l'économie américaine contribuaient à peser sur le marché, après une salve d'indicateurs décevants publiés jeudi aux États-Unis.

Si les rebonds sporadiques des marchés boursiers peuvent apporter des soutiens aussi brefs que soudains aux métaux industriels, «la conjoncture économique mondiale reste morose, il faut donc s'attendre à voir les prix des métaux reculer encore davantage à moyen-terme», a ajouté M. Adams.

Baromètre du marché, le CUIVRE devrait cependant continuer de bénéficier de la robuste demande de la Chine, premier pays consommateur de métaux de base, mais aussi de la résurgence de tensions sur l'offre minière, a expliqué Xiao Fu, analyste de Deutsche Bank.

Quelque 9000 employés de la mine géante de Grasberg, en Indonésie, ont entamé jeudi une grève d'un mois pour réclamer de meilleurs salaires. Ce site représente 4% de la production mondiale de cuivre, et le mouvement social pourrait entraîner un manque de production de 45 000 tonnes, selon Mme Fu.

Une autre grève, pour une durée indéterminée, a par ailleurs éclaté mardi sur la mine de Cerro Verde au Pérou, deuxième pays producteur mondial de minerai de cuivre.

Le NICKEL, seul à finir en hausse sensible cette semaine, restait soutenu par la chute des stocks de ce métal entreposés au LME depuis le début de l'année. Ils sont en ce moment à leur plus bas niveau depuis février 2009, «ce qui témoigne d'une activité solide dans le secteur de l'aciérie, particulièrement en Chine», ont relevé les experts de Commerzbank.

Le ZINC et le PLOMB ont enregistré un net excédent de production sur le marché mondial sur les sept premiers mois de 2011 (de respectivement 237 000 et 170 000 tonnes) selon le rapport mensuel du Groupe international d'études sur le zinc et le plomb (ILZSG), une situation qui accroît la pression sur les cours de ces métaux.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8793 $ vendredi contre 8883 $ la tonne le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2381 $ la tonne contre 2375 $.

Le plomb valait 2404 $ la tonne contre 2443 $.

L'étain valait 23 450 $ la tonne contre 23 900 $.

Le nickel valait 21 700 $ la tonne contre 21 450 $.

Le zinc valait 2198 $ la tonne contre 2196 $.