Les prix du pétrole se sont repliés mercredi à New York, sous le coup de prises de bénéfices après avoir fini la veille à plus de 90 $ le baril, et malgré l'annonce d'une chute spectaculaire des stocks américains de brut.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé à 88,91 $, en baisse de 1,30 $ par rapport à la veille.

A Londres en revanche, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a pris 51 cents à 112,40 $.

Les cours avaient pris environ trois dollars sur les deux premiers jours de la semaine, terminant mardi à plus de 90 $ pour la première fois depuis le 3 août.

«On est arrivés à des niveaux importants sur le plan technique, on observe donc des prises de bénéfices», a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.

En baisse dès l'ouverture, les cours ont accentué leur recul après la publication des statistiques hebdomadaires du gouvernement américain sur l'évolution des stocks pétroliers aux États-Unis.

Ils ont pourtant montré une chute de 6,7 millions de barils des stocks de brut la semaine dernière dans le pays, alors que les analystes n'attendaient qu'une diminution de 3,1 millions de barils.

Mais cette dégringolade s'explique par «les interruptions dans la production à cause de la tempête tropicale Lee» dans le golfe du Mexique, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«Le marché a ignoré (cette chute) et s'est concentré sur l'augmentation des stocks de produits raffinés, qui a donné une tonalité négative» à ces chiffres, a-t-il ajouté.

Les réserves d'essence, que les analystes pensaient voir baisser, ont progressé de 1,9 million de barils, en raison d'une demande peu tonique, qui s'affiche en recul de 2,7% sur un an.

Une nouvelle fois, les cours ont évolué en ordre inverse à Londres et à New York, les opérateurs procédant à des arbitrages entre les deux marchés.

Le Brent, plus sensible à la conjoncture économique en Europe, avait pâti ces derniers jours des craintes des investisseurs face à la crise de la dette dans la région. Il s'est renchéri mercredi, car «le marché a l'impression que la France et l'Allemagne vont trouver une solution à la crise qui touche la Grèce», a avancé Andy Lipow.

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel se sont déclarés «convaincus» que l'avenir de la Grèce se trouvait dans la zone euro, après que Georges Papandreou leur a répété la «détermination absolue» du pays à respecter ses engagements, lors d'une conférence téléphonique, selon un communiqué de la présidence française.

«Plus généralement, le marché du brut essaye d'évaluer les répercussions de l'affaiblissement des indicateurs économiques, des problèmes de dette en Europe, des révisions à la baisse des prévisions de demande de pétrole et du possible retour de l'offre de Libye», a commenté Matt Smith, de Summit Energy.

L'un des indicateurs publiés mercredi aux États-Unis a montré une stagnation des ventes de détail en août, alors que les analystes espéraient une progression.