Les prix des matières premières alimentaires ont évolué de façon contrastée cette semaine, le sucre rebondissant légèrement tandis que cacao et café reculaient de concert, pâtissant d'une récolte record de fèves brunes et de perspectives excédentaires pour le sucre.

CACAO

Après trois semaines de hausse, les cours du cacao ont repris leur souffle, tirés vers le bas par l'abondance de la production de fèves brunes en Afrique de l'Ouest lors de la saison 2010-2011, qui s'achève ce mois-ci.

«La région a connu des conditions climatiques idéales, qui ont permis des récoltes record non seulement en Côte d'Ivoire, mais également au Ghana», respectivement premier et second exportateurs de la planète, a observé Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays Capital.

La quantité de fèves arrivant dans les ports ivoiriens pour être exportées a ainsi bondi de 22% en un an, selon des chiffres rapportés cette semaine par la revue spécialisée Public Ledger.

La production du Ghana, en hausse de 60% sur un an selon l'organisation internationale du cacao (ICCO), a par ailleurs «été favorisée par une amélioration des techniques agronomiques et le soutien gouvernemental à une utilisation accrue de fertilisants», a ajouté Mme Unnikrishnan.

Cependant, les perspectives pour la saison 2011-2012 «semblent nettement moins idéales, avec une baisse attendue de 5% de la production mondiale», ce qui devrait limiter le repli des prix du cacao, a tempéré l'analyste.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1862 livres vendredi contre 1955 livres la semaine précédente.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2905 $ la tonne contre 3094 $ sept jours auparavant.

CAFÉ

L'arabica a perdu du terrain, après s'être hissé la semaine dernière à son plus haut niveau depuis mai.

«Il y a le sentiment que les cours étaient montés exagérément, et qu'une correction à la baisse était nécessaire», a expliqué The Public Ledger.

Les prix souffraient par ailleurs d'un renforcement du dollar face à un euro sous pression -les achats de café, libellés dans la monnaie américaine, devenant ainsi moins attractifs pour les investisseurs munis d'autres devises.

En outre, si la prochaine récolte au Brésil (1er exportateur mondial), affectée par un temps trop sec, continue de susciter des inquiétudes, les opérateurs se montrent optimistes sur la production du Vietnam (2e exportateur mondial), rapportaient les analystes de Standard Chartered.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2179 $ vendredi contre 2274 $ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre cotait 279 cents contre 288 cents la semaine précédente.

SUCRE

Les cours du sucre ont légèrement rebondi alors que le marché continuait de digérer les prévisions de l'Organisation internationale du sucre (ISO), qui table sur une production mondiale nettement excédentaire lors de la saison 2011-2012 qui débute en octobre.

«L'offre de sucre va certes bénéficier de récoltes plus importantes en Inde (2e producteur mondial) et en Thaïlande (2e exportateur mondial), mais une chute brutale de la production au Brésil (1er producteur de la planète)», affectée par des pluies abondantes, «devrait limiter le surplus sur le marché mondial», tempérait Abah Ofon, analyste de Standard Chartered.

Selon lui, «les importations grandissantes de la Chine», deuxième plus gros pays consommateur de sucre, devraient également «exacerber les tensions sur le marché».

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 767 livres sterling vendredi contre 752,30 livres vendredi.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 29,19 cents contre 28,95 cents une semaine plus tôt.