Des dizaines de personnes réunies mardi devant la présidence de Roumanie ont brandi des cartons rouges contre le président Traian Basescu pour son soutien à un projet de mine d'or controversée développé par la société canadienne Gabriel Resources.

«Ce projet menace de détruire un patrimoine exceptionnel dont des galeries minières de l'époque romaine. On ne peut pas détruire une zone de patrimoine exceptionnelle pour laisser à la place un désastre écologique et ce pour quelques années d'exploitation», a déclaré à l'AFP un des manifestants, Dan Trifu, président de l'association de défense de l'environnement EcoCivica.

Les manifestants ont dénoncé l'utilisation de cyanure pour l'extraction du métal précieux dans cette zone montagneuse des Carpates.

Le chef de l'État roumain, fervent défenseur du projet, est sorti pour discuter avec les manifestants.

Il a réitéré ses arguments, estimant que l'exploitation d'une mine à ciel ouvert par la compagnie Rosia Montana Gold Corporation (RMCG), filiale de la société canadienne Gabriel Resources [[|ticker sym='T.GBU'|]], était une «bonne» solution pour créer des emplois.

Après avoir promis durant des années la création de 1200 emplois durant la phase de construction qui durera deux ans, RMGC évoque depuis 2010 le chiffre de 2300 et 800 personnes seront ensuite employées pendant l'exploitation de cette vaste mine à ciel ouvert.

«Pourquoi ne pas miser sur le tourisme rural?», ont demandé les opposants au président, soutenant que cette solution apporterait un développement durable.

M. Basescu a estimé que l'État roumain, actionnaire à hauteur d'environ 20% de la RMGC avait besoin des recettes dégagées par l'extraction prévue de 300 tonnes d'or et 1700 tonnes d'argent.

«Mais alors s'il y avait du pétrole dans le Delta du Danube, zone protégée par l'Unesco, est-ce qu'on irait l'extraire pour obtenir des recettes?», a lancé un des manifestants.

La Hongrie voisine ainsi que de nombreux historiens et archéologues sont opposés au projet.

L'exploitation de l'or nécessitera le déplacement de plus de 400 tombes des cimetières de Rosia Montana ainsi que le déménagement d'une partie des habitants du village.

Le projet, présenté depuis plusieurs années, dépend d'un accord du ministère de l'Environnement pour être mis en oeuvre.