La compagnie pétrolière norvégienne Statoil a reconnu mercredi, au premier jour d'une procédure judiciaire au Canada, avoir commis des infractions sur son projet d'exploitation de sables bitumineux dans l'Alberta, a-t-on appris auprès d'un porte-parole du groupe.

«Depuis le début, nous avons dit que nous coopérerions en fournissant un maximum d'informations pour établir les faits», a déclaré à l'AFP Baard Glad Pedersen à Oslo.

«Nous avons donc fourni des informations qui montrent de fait que nous avons commis des infractions à la licence d'utilisation de l'eau qui nous avait été accordée», a-t-il ajouté.

Le gouvernement de la province d'Alberta reproche au groupe norvégien d'avoir dérouté de l'eau «de façon inappropriée» de plusieurs sources en 2008 et 2009 pour l'utiliser sur une installation industrielle.

La compagnie pétrolière, détenue à 67% par l'État norvégien, est aussi accusée d'avoir fourni «des informations fausses ou induisant en erreur».

Au total, 19 infractions lui sont reprochées.

Dans l'attente de la fin du procès devant le tribunal d'Edmonton, Statoil ne veut pas détailler les infractions qu'elle reconnaît, mais la compagnie admet avoir utilisé de l'eau pour construire des routes de glace destinées au transport des équipements sur le gisement.

«Nous tenons à souligner qu'on ne parle pas de pollution de l'eau, ni d'utilisation de l'eau à des fins d'exploitation des sables bitumineux», a souligné M. Glad Pedersen.

Les écologistes sont farouchement opposés à l'exploitation des sables bitumineux en raison de ces effets nocifs, selon eux, sur l'environnement, invoquant notamment la contamination des cours d'eau par des substances toxiques.

Statoil de son côté fait valoir que son projet se réalise via des forages souterrains et non pas selon des méthodes minières en surface -- qui défigurent de très grandes superficies -- et que l'eau utilisée pour l'exploitation est recyclée à plus de 90%.