Les prix du pétrole se sont repliés vendredi à New York, cédant leurs gains en fin de séance, après des indicateurs économiques mitigés aux États-Unis et à l'issue d'une semaine de volatilité.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 85,38 dollars, en recul de 34 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a grappillé 1 cent à 108,03 dollars.

Le baril de pétrole a abandonné ses gains dans les dernières minutes de séance, avant que les investisseurs ne partent en week-end, laissant derrière eux une semaine de volatilité historique.

Les prix avaient entamé la journée soutenus par la nette progression des ventes de détail aux États-Unis en juillet, de 0,5%.

«Le fait est que malgré la tourmente, certaines personnes continuent de dépenser de l'argent», a observé Phil Flynn, de PFG Best Research. «C'est un signe que la demande en essence et en autres produits pourrait être encore là».

Mais dans la matinée, la chute du moral des consommateurs américains a un peu ébranlé la confiance retrouvée des marchés. L'indice de l'université du Michigan est tombé à son plus bas niveau depuis 1980.

«On a trouvé un point de stabilisation», a observé de son côté John Kilduff, d'Again Capital. Le baril a regagné 10 dollars depuis son plus bas de la semaine, touché mardi à un peu moins de 76 dollars, un prix exagérément bas selon l'analyste.

Le baril avait bondi de 6,42 dollars au cours des deux dernières séances, alors même que le marché boursier a eu plus de difficultés à tenter de recouvrir totalement ses pertes des derniers jours.

«Le marché commence à intégrer un scénario macroéconomique moins apocalyptique et à rétropédaler après avoir envoyé les prix en dessous de niveaux viables cette semaine» par rapport à l'état de l'offre, ont expliqué les analystes de Barclays Capital.

«Le marché américain absorbe la mise en circulation des réserves stratégiques avec facilité, et le surplus de réserves de produits pétroliers, au-dessus de la moyenne des cinq dernières années, s'est réduit le plus depuis 2008», ont-ils ajouté.

De son côté, Phil Flynn estimait que le marché du pétrole semblait «garder la tête froide» au milieu de la tourmente des marchés financiers. Les investisseurs ont quand même fait preuve de prudence avant de partir en week-end.

«Ce qui est pris en compte dans les prix va connaître des développements la semaine prochaine, notamment la crise de la dette en Europe», a souligné John Kilduff. Les investisseurs attendaient en particulier une rencontre mardi entre le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel.

La semaine sera également riche en indicateurs économiques sur l'activité industrielle aux États-Unis, qui donneront le pouls de l'économie du premier consommateur mondiale de pétrole.