Les prix du pétrole ont chuté jeudi à New York, plombés par les craintes sur la santé de l'économie mondiale et donc pour la demande d'or noir, le baril clôturant à son plus faible niveau depuis le 22 février.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre a terminé à 86,63 $, lâchant 5,30 $ par rapport à la veille, ou 5,8%.

«C'est basique», a souligné Adam Sieminski, de Deutsche Bank. «Les craintes de voir un retour de la récession avec le ralentissement économique aux États-Unis et la crise de la dette en Europe mettent les investisseurs sur les dents».

Dans ce contexte, les investisseurs craignaient une demande en énergie réduite. «Il est difficile de s'accrocher aux marchés du pétrole si l'on estime qu'il n'y a pas de croissance», a noté Rich Ilczyszyn, de MF Global.

Après des chiffres de croissance faibles aux États-Unis vendredi, sur l'activité manufacturière lundi et les dépenses de consommation mardi, le marché se concentrait sur l'emploi, avant la publication vendredi des chiffres officiels mensuels.

Jeudi, le relevé hebdomadaire du département du Travail a montré que les nouvelles inscriptions au chômage avaient très légèrement baissé pendant la dernière semaine de juillet, pour atteindre leur plus bas niveau depuis début avril.

«Le pessimisme est général sur les perspectives de croissance de l'emploi, combinées à tous les problèmes de dette en Europe et aux États-Unis, une croissance faible voire quasi nulle au Japon, et des signes d'un ralentissement de l'activité en Chine», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La nervosité des investisseurs s'est accélérée après des commentaires de la Banque centrale européenne, qui n'a pas su convaincre les marchés de sa capacité à contenir la crise de la dette en zone euro, alors que deux grandes économies, l'Italie et l'Espagne, sont sous forte pression.

Les marchés boursiers se sont enfoncés dans le rouge, les principaux indices perdant plus de 3% des deux côtés de l'Atlantique.