Les cours du pétrole chutaient lundi midi, perdant plus d'un dollar, après un renversement brutal de tendance déclenché par la publication d'un indicateur décevant sur l'activité manufacturière aux États-Unis.

Vers 12H00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 115,29 $ sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,45 $ par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance cédait 1,78 $ à 93,92 $.

L'activité de l'industrie manufacturière a été proche de la stabilité en juillet aux États-Unis, selon un indice publié lundi par l'association professionnelle ISM, qui s'établit à 50,9% contre 55,3% le mois précédent.

L'activité a ralentit bien plus que prévu, faisant tomber l'indice ISM à son plus bas niveau depuis juillet 2009, et juste au-dessus de 50%, la limite entre expansion et contraction de l'activité.

Ces chiffres renforçaient les inquiétudes sur la vigueur de la reprise de la première économie mondiale. En effet, les indicateurs américains publiés ces dernières semaines montrent que «la croissance de l'activité économique et de la demande pétrolière aux États-Unis ralentit», notait Christophe Barret, analyste chez Crédit Agricole CIB.

Les cours du brut avaient déjà perdu du terrain en fin de semaine dernière, après l'annonce d'un net ralentissement de la croissance du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis au cours du deuxième trimestre 2011.

Mais les prix de l'or noir avaient tout de même amorcé un rebond lundi en début d'échanges européens, dans un marché alors soulagé par l'accord conclu in-extremis en fin de week-end sur la dette américaine.

Le président Barack Obama et le Congrès sont parvenus dimanche soir à un accord de dernière minute pour relever le plafond de la dette, empêchant ainsi un défaut de paiement aux conséquences potentiellement catastrophiques pour l'économie mondiale.

L'accord prévoit un relèvement du plafond de la dette de au moins 2100 milliards, pour permettre au Trésor de faire des emprunts après le 2 août. Le tout pour tenir jusqu'en 2013, soit après la prochaine élection présidentielle.

Mais le pays n'est pas pour autant tiré d'affaire. Pour entrer en vigueur, ces décisions doivent être avalisées par le Congrès avant mardi minuit, et elles ne garantissent pas que les agences de notation financière s'abstiendront d'abaisser la note de la dette des États-Unis.