Un comité fédéral recommande l'autorisation du projet d'exploration avancé d'uranium dans les monts Otish, au nord de Chibougamau et Mistissini. Le comité soumet plusieurs conditions, dont l'acceptabilité sociale du projet chez les Cris de Mistissini.

La junior Ressources Strateco, établie à Boucherville, veut construire une rampe d'exploration souterraine pour son projet Matoush. Le Comité fédéral d'examen Sud (COFEX-S) recommande à la présidente de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale d'autoriser le projet. En considérant un certain nombre de conditions auxquelles la société devrait se plier, le comité estime que le projet «n'est pas susceptible d'entraîner des effets négatifs importants sur l'environnement et le milieu social ou pouvant porter atteinte au principe de protection du mode de vie de la population crie».

Le COFEX-S n'est toutefois pas convaincu sur tous les aspects du projet. «Dans certains cas, par exemple au regard de l'impact du rejet d'effluents sur la qualité de l'eau, des incertitudes ou des doutes persistants ont mené le COFEX-S à formuler plusieurs recommandations au regard de mesures d'atténuation et de suivi.»

Le COFEX-S souligne aussi que l'appui du public reste précaire, et qu'une relation de confiance reste à bâtir entre le promoteur et la communauté de Mistissini, qui s'oppose au projet. Or, l'acceptation au niveau local et régional est un facteur clé, selon le comité.

L'organisme MiningWatch Canada s'est dit perplexe et préoccupé par le rapport du COFEX-S. «Étant donné toutes les lacunes soulevées pendant l'examen du projet et qui sont soulignées dans ce rapport, les conclusions du comité semblent totalement en contradiction avec le reste du rapport», a déclaré par voie de communiqué le porte-parole de MiningWatch, Ramsey Hart.

Le projet d'exploration avancé, soumis à la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, doit aussi obtenir l'approbation du ministère de l'Environnement du Québec et de la Commission canadienne de la sûreté nucléaire (CCSN).

Advenant que le projet d'exploration aille de l'avant et que Strateco veuille par la suite bâtir une mine, le COFEX suggère qu'une nouvelle commission fédérale d'examen ait lieu.

Le titre de Strateco (RSC) se négociait à 43 cents hier à la Bourse de Toronto, soit un niveau inchangé par rapport au cours de la veille. Il dépassait le dollar avant la crise nucléaire japonaise.