Le cours de l'or a enregistré mercredi un nouveau sommet historique, proche de 1580$ US l'once, profitant de son statut de valeur refuge alors que s'exacerbent les inquiétudes persistantes sur une possible contagion de la crise de la dette au sein de la zone euro.

Vers 8h30, le prix de l'once d'or a grimpé jusqu'à 1578,72$ US sur le marché au comptant, un niveau sans précédent.

«L'or grimpe, alors que les investisseurs continuent de s'inquiéter de la situation des dettes souveraines européennes et que les préoccupations concernant la Grèce, l'Irlande, le Portugal et maintenant l'Italie ne font que s'intensifier», a souligné Ian O'Sullivan, analyste de la société Spread Co.

«Les acteurs de marché sont en mode panique cette semaine», a-t-il ajouté, notant que, poussé par les turbulences en zone euro, «le prix de l'or a grimpé durant huit jours consécutifs et a engrangé quasiment 100$ US depuis le 1er juillet».

La Grèce continue de nourrir la fébrilité des marchés, alors que les dirigeants européens ne parviennent pas à s'entendre sur la participation des créanciers privés à un nouveau plan d'aide internationale à Athènes, au risque de provoquer un défaut de paiement partiel du pays.

La peur d'une contagion de la crise à l'Italie ou l'Espagne a par ailleurs provoqué une envolée des taux obligataires de ces pays incitant les investisseurs à se réfugier vers les actifs jugés les plus sûrs comme le franc suisse, grimpés à des niveaux record face à l'euro, ou l'or.

Le métal jaune est considéré comme un bon bouclier contre la volatilité des devises, les soubresauts des obligations d'État et des tensions inflationnistes persistantes.

Signe du regain d'engouement des investisseurs spéculatifs, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPRD Gold Trust, a vu le niveau de ses participations bondir de 20 tonnes lundi, à 1225 tonnes, au plus haut depuis début mai.

Par ailleurs, le cours de l'or était stimulé par des spéculations sur la politique monétaire américaine, ajoutait James Moore, analyste de Fast Markets.

Selon les minutes de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed) publiées mardi, l'institution reste très partagée sur la politique à mener «à moyen terme», ce qui a été interprété par certains acteurs du marché comme un signe que de nouvelles mesures de relance dans le pays étaient possibles.

Cela contribuerait à l'affaiblissement du dollar, rendant plus attractifs les achats d'or, dont le prix est libellé dans la monnaie américaine.