Les clients d'Hydro-Québec devront une fois de plus faire les frais du changement des règles comptables de la société d'État.

Le passage aux normes internationales d'information financière (IFRS) aura un impact de 1,1 % sur les tarifs d'électricité en 2012, a révélé Hydro-Québec dans un document déposé le mois dernier auprès de la Régie de l'énergie.

La facture globale d'électricité des Québécois bondira donc de 109 millions par année, à moins qu'Hydro ne réduise ses coûts et en transmette les bénéfices à ses clients.

Si tel n'est pas le cas, Hydro-Québec pourrait en outre réclamer à la Régie une hausse «ordinaire» de ses tarifs, découlant de l'inflation. Cette augmentation s'ajouterait à l'impact des normes comptables.

On en saura plus en août, alors qu'Hydro déposera son dossier tarifaire 2012-2013. La Régie examinera la demande au cours d'audiences publiques qui se tiendront au cours des prochains mois.

Dans son plan stratégique 2009-2013, Hydro prévoyait une hausse globale des tarifs de 2,5 % en 2012 et en 2013.

C'est sans compter qu'à partir de 2014, le dégel du «bloc patrimonial» d'électricité se traduira par une augmentation générale de 3,7 % des tarifs chaque année, et ce, jusqu'en 2018.

Première phase

Déjà, en avril 2010, la première phase d'adoption des IFRS avait eu un impact de plus de 2 % sur les tarifs d'électricité. Au lieu de diminuer de 2,4 %, comme le permettait la situation financière d'Hydro-Québec, les prix avaient crû de 0,4 %.

En avril dernier, par contre, les tarifs ont reculé dans la même proportion en raison de la baisse des importations d'électricité et des dépenses de la société d'État.

Les entreprises cotées en Bourse sont assujetties aux normes comptables internationales depuis le 1er janvier. Les «entités à tarifs réglementés» comme Hydro ont jusqu'au 1er janvier 2012 pour se conformer.

L'impact tarifaire de 1,1 % découle des changements qu'imposent les IFRS à la comptabilisation des coûts du plan d'efficacité énergétique d'Hydro-Québec et du passif du régime de retraite de ses employés.

À l'origine, l'impact de ces changements sur les tarifs devait atteindre pas moins de 7,2 %. Pour adoucir le coup et éviter un choc tarifaire, Hydro a toutefois décidé d'étaler sur 12 ans la nouvelle façon de comptabiliser le passif du régime de retraite, une opération que la Régie devra approuver.