Les prix du pétrole se sont fortement repliés vendredi à New York, l'optimisme du marché se trouvant douché par des statistiques de l'emploi très décevantes aux États-Unis, premier pays consommateur d'or noir.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en août a terminé à 96,20 $, en recul de 2,47 $ par rapport à la veille.

Comme toujours très attendu, le rapport mensuel du gouvernement américain sur l'emploi s'est révélé «absolument terrible», a résumé Matt Smith, de Summit Energy.

Les États-Unis ont créé 18 000 emplois en juin, alors que les analystes espéraient 80 000 embauches nettes. Le taux de chômage a continué sa remontée entamée en avril, pour s'établir à 9,2% de la population active, son plus haut niveau depuis le début de l'année.

«Le marché a réagi aux chiffres de l'emploi, très décevants. Ils ont eu pour conséquence une réduction des attentes de demande de produits pétroliers aux États-Unis», a observé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«La demande d'essence reste en recul en glissement annuel. Vu les chiffres de l'empoi, le rebond de la consommation devrait être repoussé à plus tard», a-t-il ajouté.

La déception pour le marché est d'autant plus forte que les premières statistiques publiées depuis une semaine sur le mois de juin suggéraient un redémarrage de l'activité, après le trou d'air constaté en mai. Le baril avait rebondi de presque 10 $ en une semaine, allant jusqu'à frôler 100 $ jeudi.

«Tout le monde attendait de meilleurs chiffres», a commenté Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage Lind-Waldock.

«C'est le choc que le marché ne voulait pas avoir. Ce n'est pas bon pour la croissance: c'est un chiffre pathétique», a-t-il ajouté. «Si la Bourse chute, le brut va retomber à 90 dollars.»