La Chine a annoncé mardi qu'elle enquêtait sur le rôle qu'a pu avoir le groupe pétrolier américain ConocoPhillips dans la fuite de pétrole qui a provoqué une marée noire au large des côtes est du pays dont les autorités ont caché l'existence au public depuis près d'un mois.

Le pétrole qui s'est échappé depuis un mois dans le golfe du Bohai (nord) a pollué une surface maritime de 840 kilomètres carrés, a annoncé mardi le Bureau national des affaires maritimes (State Oceanic Administration, SOA).

Cette fuite, qui a pour origine la plateforme pétrolière Penglai 19-3, exploitée conjointement par la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC) et l'américain ConocoPhillips [[|ticker sym='COP'|]], «a occasionné un degré de pollution et des dégâts indéniables à l'environnement marin», selon un communiqué posté sur le site internet du SOA.

«Les autorités de surveillance maritimes chinoises ont ouvert une enquête sur ConocoPhillips dans cette affaire», précise l'administration chinoise.

Au cours de la première conférence de presse mardi tenue par un responsable chinois, M. Li Xiaoming a indiqué que la marée noire a été découverte le 4 juin.

Ce responsable du bureau national des affaires maritimes, dont les propos ont été reproduits par l'agence Chine nouvelle, a précisé que cette marée avait sérieusement contaminé les eaux de l'océan et que celles-ci étaient actuellement polluées au plus haut point, selon les critères du SOA.

Selon M. Xiaming, ConocoPhillips a reçu l'ordre de cesser ses opérations le 13 juin.

Toujours selon le responsable, la fuite est désormais sous contrôle, «mais de petites fuites persistent» qui déversent du pétrole dans l'océan. Il a précisé que le volume total de pétrole qui s'est répandu dans l'océan était en train d'être calculé.

La nuisance pour la pêche est considérable, d'après le journal China Daily qui rapporte que des plantes marines mortes et du poisson pourrissant ont été vus autour de l'île de Nanhuangcheng, à 75 km de la plate-forme.

«L'impact sur l'environnement de la fuite de pétrole sera de longue durée», selon un responsable des pêcheries locales du nom de Xiao, cité par le quotidien de langue anglaise.

Quelque 70 mètres cubes d'eau polluée par du pétrole ont été récupérés, ajoute le SOA, qui précise que la fuite est pour l'essentiel terminée, mais que de petites nappes de pétrole apparaissent encore près de la plateforme.

Les médias ont critiqué le silence gardé pendant plusieurs semaines par les opérateurs de la plateforme sur cet accident. De son côté, le Bureau des affaires maritimes dit en avoir été informé par ConocoPhillips dès le 4 juin.

CNOOC a attendu jusqu'au 1er juillet avant de confirmer la fuite à ses investisseurs. L'information avait filtré dès le 21 juin sur Weibo, le Twitter chinois, selon le site internet de la radio nationale chinoise CNR.

Selon Han Xiaoping, directeur du site china5e.com, spécialisé sur l'énergie, cité par CNR, «cacher ce genre d'informations peut avoir de graves conséquences», car «le Bohai étant une mer fermée, sa capacité à s'auto-nettoyer est limitée».

Une source au sein de CNOOC citée par la radio chinoise avait indiqué que la situation était sous contrôle et que la nappe de pétrole ne mesurait que 200 mètres de long.