L'investissement minier a atteint le niveau record de 2,5 milliards de dollars au Québec en 2010, indique l'Institut de la statistique du Québec. Et selon l'Association minière du Québec, ça pourrait bien n'être qu'un début.

«La demande reste très soutenue. Toute cette croissance des investissements et des expéditions s'est amorcée au tournant de 2003. Il y a eu un ralentissement ponctuel, avec la crise financière en 2008, mais depuis, c'est reparti. Et là, on est dans un boom minier qui risque de durer encore au moins de cinq à une dizaine d'années encore», indique André Lavoie, directeur des communications et des affaires publiques à l'Association minière du Québec.

Bien que l'industrie minière soit présente dans chacune des 17 régions administratives du Québec, trois régions ont accaparé 95 pour cent de ces investissements: l'Abitibi-Témiscamingue, le Nord-du-Québec et la Côte-Nord.

L'Abitibi-Témiscamingue représente à elle seule 45% du total de l'investissement minier, soit 1,12 milliard. Il s'agit d'une croissance de 13,7% par rapport à 2009, qui s'explique par l'aménagement de nouvelles mines d'or.

Au début de 2011, la région de l'Abitibi-Témiscamingue comptait sept mines d'or, une usine de traitement aurifère, une fonderie de cuivre ainsi que deux carrières de pierre et sablières. L'Institut ajoute qu'au cours de l'année, trois autres mines d'or devraient y démarrer leur production.

Le Nord-du-Québec arrive en deuxième place pour l'investissement minier, avec une croissance des investissements de l'ordre de 43,8%. L'Institut de la statistique prévoit que la base minérale de la région pourrait se diversifier, au cours des prochaines années, grâce à la mise en production d'une mine de diamants et d'une mine d'uranium.

M. Lavoie rappelle que la demande pour nos produits miniers vient principalement des quatre pays du BRIC, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine.

Étonnamment, une région que l'on n'associe pas spontanément à l'industrie minière, la Montérégie, se situe en très bonne position. La Montérégie se classe même en troisième place, au Québec, pour ce qui est cette fois de la valeur des expéditions minières. Cela s'explique par ses usines de transformation de scories de titane, de fer de refonte, de zinc et de mica, souligne l'Institut de la statistique.

M. Lavoie confirme que cette région peu associée à l'industrie minière dans l'esprit des gens cache en fait des villes qui font de la transformation pour l'industrie minière, comme Sorel-Tracy et Valleyfield.

«À QIT-Fer-et-Titane, à Havre Saint-Pierre, de Rio Tinto, où on extrait l'ilménite, cette production-là est envoyée directement à Sorel-Tracy. Et vous avez 2000 personnes qui travaillent là-bas à transformer cet ilménite en scories pour en faire des pigments», dit-il.

Ces pigments servent à faire de la peinture ou du titane, qui se retrouve dans les bijoux, les lunettes ou les bâtons de golf, par exemple.

Même phénomène avec CEZinc. à Valleyfield, un «affineur» qui reçoit le zinc de l'Abitibi ou de Matagami pour le rendre d'une grande pureté, en augmentant ainsi la valeur, ajoute M. Lavoie.