Les prix du pétrole grimpaient fortement mardi en fin d'échanges européens, profitant d'un affaiblissement du dollar face à un euro revigoré, alors que les marchés étaient gagnés par l'optimisme sur la Grèce et le vote d'un nouveau plan d'austérité dans le pays.

Vers 12H00 (HAE), le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en août s'échangeait à 108,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,20 dollars par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 91 cents à 91,52 dollars.

«Les prix poursuivent leur rebond et confortent leurs gains, grâce à la bonne tenue des marchés boursiers et un affaiblissement du dollar», soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.

La monnaie unique européenne bénéficiait d'un regain de confiance des cambistes, porté par des espoirs de voir le Parlement grec adopter dans les jours à venir un budget d'austérité dont dépend le déblocage de nouvelles aides financières internationales à Athènes.

La sensible dépréciation du billet vert face à l'euro, accentuée après des indicateurs américains décevants - et notamment une nouvelle baisse en juin de la confiance des consommateurs aux États-Unis -, rendait plus attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Toute l'attention du marché se tourne désormais vers le vote du plan d'austérité grec, qui devrait clarifier les incertitudes actuelles sur les perspectives économiques de la Grèce, et apporter des gages de stabilisation à la zone euro», expliquait Mme Sokou.

La prudence devrait cependant persister parmi les opérateurs au cours des prochains jours, tempérait Bjarne Schieldrop, de la banque SEB.

«Le rebond des prix devrait rester rester timide avant le vote au Parlement grec. S'il vote contre les mesures d'austérité actuellement en discussion, alors on se rapprochera d'un défaut de paiement qui aggraverait l'aversion des investisseurs pour le risque», relevait-il.

Par ailleurs, le marché continuait de digérer la décision annoncée jeudi par l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) de mettre en vente sur un mois 60 millions de barils de brut tirés des stocks stratégiques de ses États membres.

Cette annonce avait fait chuter de quelque 10 dollars les cours du Brent sur les séances de jeudi et vendredi, avant que ceux-ci n'esquissent un léger rebond lundi.

L'opération de l'AIE, qui entraînera un surplus significatif de l'offre, devrait continuer de peser sur les échanges, d'autant que «l'Agence s'est dite prête à puiser davantage de pétrole issue des réserves stratégiques si cela s'avérait nécessaire», relevait Bjarne Schieldrop.

«La réaction d'Abdallah el-Badri, secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a demandé à l'AIE de revenir sur sa décision, suggère qu'il n'y a pas eu de concertation entre ces organisations. Cela accroît le risque que les pays de l'OPEP réagissent en diminuant leur production si les prix baissaient trop», notait de son côté Commerzbank.