Gaz Métro veut remettre en service la conduite de gaz naturel située sous le tablier du pont Jacques-Cartier, qu'elle avait dû cesser d'utiliser en 2007 en raison de craintes liées à d'éventuels attentats terroristes.

Gaz Métro veut remettre en service la conduite de gaz naturel située sous le tablier du pont Jacques-Cartier, qu'elle avait dû cesser d'utiliser en 2007 en raison de craintes liées à d'éventuels attentats terroristes.

Sans tambour ni trompette, le distributeur a conclu une entente avec la Société des ponts fédéraux en décembre dernier pour réhabiliter la conduite de 20 pouces de diamètres, en place depuis la fin des années 1950.

Depuis 2007, la conduite est maintenue «en état de veille» avec de l'azote.

Pour justifier ce projet, Gaz Métro invoque la nécessité d'«augmenter la sécurité d'approvisionnement» du réseau gazier de l'île de Montréal, dans l'éventualité où surviendrait un bris dans une conduite ou dans l'un des quatre postes d'approvisionnement de la région métropolitaine.

En vertu de l'accord intervenu avec la Société des ponts, le système de purge de la conduite du pont Jacques-Cartier devra être modifié afin de permettre l'évacuation de tout le gaz en moins de trois minutes, pour des raisons de sécurité.

Dans la demande d'approbation qu'elle a déposée le mois dernier auprès de la Régie de l'énergie, l'entreprise souligne qu'il serait beaucoup plus difficile de mettre en place un nouveau lien entre l'île de Montréal et la Rive-Sud.

«Les infrastructures requises pour franchir le fleuve seraient des plus complexes à construire aujourd'hui et requerraient l'acceptabilité (sic) de plusieurs intervenants préoccupés, entre autres, par des enjeux de sécurité et de protection de l'environnement», écrit Gaz Métro.

Les arguments financiers pèsent aussi très lourd. Une canalisation installée dans une nouvelle emprise coûterait au bas mot 36,6 million$, alors que la réfection de la conduite du pont Jacques-Cartier se chiffre à 12,2 millions. Installer une conduite flambant neuve sous l'ouvrage serait une affaire de 18,3 millions.

Si la Régie donne son aval au projet, les vérifications techniques débuteront le mois prochain et les travaux s'échelonneront de l'été 2012 à l'automne 2013.

Il faudra voir quel impact aura ce projet sur la circulation du pont Jacques-Cartier, l'un des principaux liens routiers entre Montréal et la Montérégie.

En 2003, il avait été convenu que Gaz Métro démantèlerait la conduite du pont, mais en 2007, le distributeur avait réussi à convaincre la Société des ponts de la maintenir en état de veille «pour des raisons de sécurité publique, dans le cas où un incident majeur surviendrait dans l'île de Montréal».

Pas moins de 118 000 des 182 000 clients de l'entreprise sont établis dans l'île de Montréal. Gaz Métro dessert également 26 000 résidences, entreprises et institutions en Montérégie.

Conduites de Pétromont

Pour accroître davantage la capacité de son réseau, Gaz Métro compte en outre débourser 6 millions pour acquérir les quatre conduites qui relient les anciennes usines de Pétromont, à Montréal-Est et à Varennes.

«Ces conduites, de par leur localisation et leur dimension, pourraient éventuellement permettre l'acheminement de gaz naturel produit au Québec», précise Gaz Métro dans sa demande, faisant référence à la possible extraction de gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent.

Les deux initiatives doivent coûter 23,5 millions en tout à Gaz Métro.

L'action de Valener (TSX:VNR), qui détient une participation de 29 % dans Gaz Métro, a clôturé à 16,45 $ mardi, en hausse de 1,2 %, à la Bourse de Toronto.