Les prix des matières premières échangées à Londres ont connu des fortunes diverses cette semaine, le cacao et le café reculant de concert, plombés par la crise grecque, tandis que les cours du sucre ont mieux résisté aux turbulences des marchés.

CACAO

Après un début de semaine en légère hausse, les prix de la fève brune ont chuté jeudi, passant sous la barre des 2900 $ la tonne à New York avant de se stabiliser vendredi.

À l'instar d'autres matières premières, le cacao a subi au milieu de semaine la pression de la crise de la dette souveraine grecque, les responsables européens peinant à trouver un accord sur un nouveau plan d'aide financière à Athènes.

«L'aggravation de la crise grecque a ébranlé la confiance quant à une croissance rapide de la demande pour les matériaux de base», ont expliqué les experts de la revue spécialisée The Public Ledger.

Selon eux, le rebond du dollar en milieu de semaine ainsi que des anticipations d'une importante récolte en Afrique de l'Ouest ont également pesé sur les cours du cacao, même si «l'augmentation de la demande et la probabilité d'un déficit de l'offre en 2011-2012» ont pu tempérer la baisse des prix.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre valait 1831 livres sterling vendredi vers 11h30, contre 1857 livres pour la semaine précédente.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en septembre valait 2908 $ contre 2987 $ contre une semaine plus tôt.

CAFÉ

Les prix de l'arabica et du robusta ont connu une semaine agitée, tombant respectivement à leurs plus bas niveaux depuis début février vendredi à New York, à 253,60 cents la livre, et depuis début d'avril mardi à Londres, à 2391 $ la tonne.

Comme le cacao, les cours du café ont pâti du renforcement du dollar et de la crise de la dette grecque. L'abondance de la production colombienne, en hausse de 12% sur un an en mai selon The Public Ledger, a également contribué à peser sur le marché.

De même, si les récoltes du Brésil, premier producteur mondial de café, sont attendues cette année en baisse à 43,5 millions de sacs, cela consitutue «un volume record pour une année de faible rendement» du cycle de la production caféière, soulignaient les analystes de Commerzbank.

Cependant, la demande mondiale reste robuste: l'Organisation internationale du café (ICO) a fait état dans son rapport mensuel publié cette semaine d'une hausse annuelle de 17% sur la période d'octobre 2010 à avril 2011.

«Cette tendance devraient se poursuivre, alors que la demande continue particulièrement de progresser dans les pays producteurs», a commenté Commerzbank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2404 $ vendredi vers 11h30 contre 2511 $ sept jours auparavant.

Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en septembre cotait 254.10 cents à New York contre 263.70 cents la semaine dernière.

SUCRE

Les cours du sucre ont eux résisté aux turbulences des marchés, progressant sensiblement en fin de semaine.

Ils étaient dopés par l'impact de problèmes logistiques en Thailande (second exportateur mondial), et le timide début de la récolte au Brésil, premier producteur de sucre au monde, ont observé les analystes de Barclays Capital.

«Les statisticiens s'apprêtent à réduire leurs estimations finales de la production brésilienne, ce qui signifie que le surplus total ne pourrait pas être aussi élevé que ce qui était anticipé il y a seulement un mois», confirmait Nick Penney, analyste chez le courtier Sucden Fiancial.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 720,90 livres sterling vendredi vers 11h30 contre 722,50 livres le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 25,02 cents contre 24,36 cents pour le contrat de juillet une semaine plus tôt.