Les prix du pétrole ont fortement reculé mercredi à New York, le baril perdant plus de 2 dollars, dans un marché sapé par des indicateurs décevants, en particulier pour la création d'emplois aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 100,29 dollars, en recul de 2,41 dollars par rapport à la veille.

Les «inquiétudes croissantes» sur la santé de la croissance américaine ont pesé sur le marché du pétrole, «à cause des perspectives pour la demande à la fois du point de vue de l'emploi et de l'usage fait par l'industrie», a souligné John Kilduff, d'Again Capital.

L'activité manufacturière a nettement ralenti aux États-Unis en mai, selon l'association professionnelle ISM, tandis que les créations d'emplois dans le secteur privé ont chuté d'après le cabinet ADP. Après 179 000 emplois nets créés en avril, seuls 38 000 postes nets ont été comptabilisés en mai.

«Cela montre que la croissance de l'emploi, et par conséquent la reprise économique, continuent de se faire par à-coups», a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, ce qui n'est pas bon signe pour la demande pétrolière.

Les prix du pétrole sont particulièrement sensibles aux chiffres de l'emploi, a rappelé John Kilduff, dans un pays où les déplacements automobiles sont importants.

Par ailleurs, d'autres enquêtes sur l'activité industrielle en zone euro et en Chine ont aussi montré un ralentissement.

Le baril a effacé d'un trait ses gains de la veille, enregistrés sur fond d'affaiblissement de la monnaie américaine et de tensions géopolitiques au Yémen.

Les investisseurs attendaient maintenant la publication du rapport hebdomadaire du département de l'Énergie, décalée d'une journée à jeudi matin, à la suite d'un jour férié en début de semaine.

«Les raffineurs ont augmenté leur cadence de traitement du brut, ce qui signifie que l'on s'attend à une baisse des réserves de brut cette semaine. Mais d'un autre côté, on s'attend à une hausse des stocks d'essence et de produits distillés», a expliqué Andy Lipow.