Les prix du pétrole ont fortement augmenté mardi à New York, le baril engrangeant plus de 2 $ devant l'affaiblissement de la monnaie américaine et les tensions géopolitiques au Yémen.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juillet a terminé à 102,70 $, en progression de 2,11 $ par rapport à vendredi.

L'affaiblissement de la monnaie américaine a bénéficié aux matières premières d'une manière générale, a souligné Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. Libellées en dollar, elles deviennent plus attrayantes pour les investisseurs munis d'autres devises et représentent une protection contre la dépréciation de la monnaie.

Ce repli du billet vert a éclipsé trois indicateurs décevants pour la croissance de l'économie américaine publiés mardi.

Moral des ménages en berne selon l'institut Conference Board, net ralentissement de l'activité manufacturière de la région de Chicago calculé par l'ISM en mai et rechute des prix des logements en mars sont de mauvais augure pour l'économie américaine au deuxième trimestre.

De plus, la «prime de risque» liée aux tensions au Moyen-Orient, grande région productrice de brut, a augmenté sur le marché, alors que la situation au Yémen semblait se détériorer, a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research.

Sept manifestants sont tombés mardi sous les balles de la police yéménite qui voulait empêcher un nouveau sit-in hostile au chef de l'Etat à Taëz (Sud-Ouest) et 13 soldats sont morts près de Zinjibar, une ville du Sud aux mains de membres présumés d'Al-Qaïda depuis dimanche.

«Le Yémen est perçu comme le centre du réseau terroriste Al-Qaïda et possède une frontière avec l'Arabie saoudite (...) En conséquence il y a un risque élevé de troubles déstabilisants pour toute la région», ont souligné les analystes de Commerzbank.

Le Yémen est situé le long d'une route maritime stratégique pour le transport de pétrole.

Enfin le marché du pétrole aux États-Unis a été soutenu par la fermeture de l'oléoduc Keystone qui transporte du brut canadien vers la région du Midwest aux États-Unis.

La fermeture a fait suite à une fuite dans une station de pompage et les réparations en cours pourraient durer plusieurs jours, selon un porte-parole de TransCanada, propriétaire de l'oléoduc, interrogé par l'AFP.