Malgré un hiver plus froid que l'an dernier, les profits d'Hydro-Québec ont baissé de 42 millions au premier trimestre 2011 en raison d'une réduction de la quantité d'électricité exportée et du prix plus bas obtenu pour ces exportations.

Le premier trimestre de 2011, qui est le plus rentable de l'année, s'est soldé par un profit net de 1,4 milliard, en baisse de 37 millions ou 2,5% comparativement à la même période l'an dernier. Ce début moins bon que l'an dernier ne devrait pas empêcher Hydro-Québec d'atteindre son objectif de profit de 2,4 milliards pour l'exercice, a soutenu hier Lise Croteau, vice-présidente, comptabilité et contrôle, de la société d'État. En 2010, les profits d'Hydro-Québec avaient reculé de 13% par rapport à l'exercice précédent.

Contrairement à l'hiver dernier, qui avait été anormalement doux, les mois de janvier, février et mars derniers ont connu des températures normales pour la saison. Les Québécois ont donc consommé pour 250 millions de plus d'électricité que l'hiver dernier. Les exportations ont toutefois diminué de 15%, de 8,2 à 6,6 térawattheures (ou milliard de kilowattheures).

La rentabilité de ces exportations a également baissé. Hydro a obtenu un prix moyen de 5,4 cents pour chaque kilowattheure exporté. C'est 13% de moins que les 6,2 cents obtenus pour la même période l'an dernier. Le prix très bas du gaz naturel, qui influence le prix de l'électricité sur le marché américain, explique cette nouvelle baisse de la rentabilité des exportations, a expliqué Mme Croteau.

Hydro estime le coût de sa nouvelle production, comme celle de la Romaine, à 6,5 cents le kilowattheure, ce qui est plus élevé que le prix de vente sur le marché. Il ne faut pas s'en inquiéter, a expliqué Mme Croteau, parce que l'électricité de la Romaine arrivera sur le marché en 2020 et que les prix ont le temps d'augmenter d'ici là.

Les revenus du trimestre ont totalisé 3,8 milliards, une augmentation de 32 millions sur l'an dernier.

Hydro affiche une réduction de ses coûts d'exploitation de 30 millions au premier trimestre. «Ça confirme le fait qu'Hydro-Québec est engagée dans une gestion rigoureuse de ses coûts», a souligné la vice-présidente.

Le gouvernement du Québec attend de sa plus importante entreprise des réductions de coût de plus 100 millions par année pour les deux prochaines années. Le remplacement des compteurs actuels par d'autres qui n'exigeront pas d'être relevés par des employés fait partie des mesures qui permettront à Hydro d'atteindre cet objectif, mais l'entreprise n'a pas voulu en parler hier. «On va revenir en temps et lieu pour vous en parler», a dit Mme Croteau à ce sujet.

Au premier trimestre, les investissement d'Hydro-Québec atteignent 749 millions, dont la moitié pour des projets d'expansion.