Les cours des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses sur un marché volatil et nerveux, le cacao accélérant son repli, tandis que, sur fond d'inquiétudes sur l'offre, le sucre se raffermissait et le café peinait à trouver une direction.

Cacao

Les prix de la fève brune ont accentué leur repli cette semaine, les investisseurs étant rassurés par l'approvisionnement du marché alors que la stabilisation de la situation en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, permettait une reprise du commerce du cacao.

Le géant américain de l'agroalimentaire Cargill a ainsi annoncé mardi dans un communiqué son intention de reprendre cette semaine ses importations de fèves ivoiriennes.

«On voit des signes concrets du rétablissement de la Côte d'Ivoire après les mois d'instabilité qui avaient suivi les élections présidentielles» de novembre, a souligné Jos de Loor, responsable de la branche cacao de Cargill.

Alassane Ouattara doit être solennellement investi samedi président du pays, après six mois d'une crise meurtrière provoquée par le refus de son rival, le chef d'État sortant Laurent Gbagbo, d'accepter sa défaite électorale.

«Les cours du cacao sont désormais sur une pente descendante, d'autant que cette saison 2010-2011 va être la première depuis des années à enregistrer un large surplus de la production mondiale, grâce à des conditions météorologiques exceptionnelles» ayant dopé les récoltes en Afrique de l'Ouest, a commenté Kona Haque, analyste de la banque Macquarie.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet valait 1835 livres sterling vendredi vers 9h30 contre 1881 livres la semaine précédente vers 8h30.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en juillet valait 2936 dollars la tonne contre 3042 dollars.

Café

Le café a pâti de mouvements spéculatifs alimentés par les fluctuations du dollar, le robusta parvenant in fine à se maintenir en légère hausse à Londres tandis que l'arabica reculait à New York, tombant jeudi à son plus bas niveau depuis début avril, à 262,45 cents la livre.

Cependant, «le repli des prix est limité par l'étroitesse du marché. Les fondamentaux à moyen terme restent solides, puisqu'on entre dans une année de récolte médiocre au Brésil avec des risques de gel pendant la cueillette en juillet», a tempéré la revue spécialisée The Public Ledger.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en juillet valait 2565 dollars vendredi vers 9h30 contre 2510 dollars sept jours auparavant vers 8h30.

Sur le NYBoT-ICE, la livre d'arabica pour livraison en juillet cotait 264,80  cents à New York contre 275,50 cents.

Sucre

Les cours du sucre ont connu une semaine mitigée, enregistrant une nette hausse mercredi, à l'unisson des prix du pétrole et des autres matières premières, avant de limiter leurs gains les jours suivants.

«La faiblesse momentanée du dollar a soutenu les cours, tout comme, sur le front de l'offre, les problèmes d'engorgement des ports au Brésil», premier exportateur mondial, a souligné Nick Penney, analyste du courtier Sucden.

Le nombre de navires en attente de chargement dans les ports brésiliens s'accroissait alors que le volume de sucre disponible à l'exportation était plus faible qu'attendu car plus de 60% de la production du pays a été consacrée à la fabrication d'éthanol.

Cette hausse des cours du sucre pourrait cependant s'avérer éphémère en raison d'un «important surplus de production» cette année, a averti M. Penney, estimant que l'abondance de l'offre, en particulier en Thaïlande et en Inde, devrait maintenir la pression sur les prix.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 620,70 livres sterling vendredi vers 9h30 contre 609 livres le vendredi précédent à 8h30.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet cotait 22,15 cents contre 21,83 cents la semaine précédente.