Les prix du pétrole ont progressé vendredi à New York, le baril finissant tout de même sous les 100 $, au terme d'une séance très indécise où il n'a cessé d'osciller autour de l'équilibre.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 99,65 $, en progression de 68 cents par rapport à la veille.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique, a gagné 85 cents à 113,83 $.

«Il y a beaucoup de volatilité. Le marché peine vraiment à trouver ses marques, et si les indicateurs économiques ont fourni un support, il y a un manque de tendance et de direction dans les prix», a observé Jason Schenker, de Prestige Economics.

Peu avant l'ouverture, le baril s'échangeait encore à plus de 100 $, avant qu'un raffermissement du dollar ne brise l'élan du marché et ne fasse retomber le brut jusqu'à peine plus de 97 $.

L'euro est monté dans un premier temps face à la monnaie américaine, soutenu par une accélération de la croissance en zone euro, avant de retomber nettement, miné une nouvelle fois par les inquiétudes au sujet de la dette grecque.

«L'un des facteurs fondamentaux les plus forts dirigeant le marché est la valeur du dollar et la confiance sous-jacente dans cette monnaie», a souligné Phil Flynn, de PFG Best Research.

Le marché est resté sur la défensive après deux semaines très agitées. Le baril a tout de même fini la semaine en hausse, ayant clôturé à 97,18 $ le vendredi précédent. Ce vendredi-là, il avait perdu près de 10 $ en une séance.

«On a un bon niveau de support, qui a été testé deux fois, entre 95 $ et 96 $», a précisé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.

Outre la croissance en Europe, la hausse du moral des ménages aux États-Unis a aussi participé à soutenir le marché. L'indice de confiance des consommateurs américains publié par l'Université du Michigan a progressé pour le deuxième mois d'affilée en mai, contre toute attente.

Les analystes s'accordaient sur le fait que la volatilité devrait persister à court terme sur le marché pétrolier.

«La baisse récente des prix (depuis leurs plus hauts du début du mois, ndlr) a eu un impact significatif en réinitialisant la base de support des prix dans les échanges», a expliqué Jason Schenker.

L'analyste anticipait une possible baisse des volumes d'échanges, à l'approche de l'été et alors que certaines salles de marché pourraient revoir leur processus de management du risque après la journée de violente correction des prix des matières premières qu'ils ont connue le 5 mai.

«Même s'il y a une résistance apparente des prix, l'avantage va plutôt aux partisans de la baisse. Les prix se sont installés dans une nouvelle fourchette, plus basse, et les prévisions réduites de demande de la part de l'Agence internationale de l'Energie et autres institutions s'ajoutent aux vents contraires qui soufflent sur l'économie», a estimé de son côté John Kilduff, d'Again Capital.