Les prix du pétrole ont chuté mercredi à New York, emportés par des signes de ralentissement de la demande et une hausse des stocks aux États-Unis, sur fond de renforcement du dollar.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 98,21$, en repli de 5,67$ (ou 5,46%) par rapport à la veille.

Le baril a presque effacé son rebond de lundi et mardi enregistré après avoir perdu plus de 15% de sa valeur la semaine précédente.

«C'est une combinaison de facteurs baissiers sur les marchés financiers et de signes de faiblesse sur le marché du brut», a expliqué Matt Smith, de Summit Energy.

Les pertes sur le marché du brut se sont accélérées après la publication du rapport sur l'état des stocks aux États-Unis, laissant apercevoir des signes de faiblesse de la demande face à une offre abondante.

Les stocks de brut ont progressé de 3,8 millions de barils aux États-Unis la semaine contre une hausse de seulement 1,2 million de barils anticipée par les analystes interrogées par l'agence Dow Jones Newswires.

Surtout, «la hausse inattendue des stocks d'essence a vraiment fait mal au marché, accompagnée de signes que la demande a ralenti la semaine dernière», a observé Matt Smith.

Les réserves d'essence ont augmenté de 1,3 million de barils, là où les analystes attendaient une diminution de 700 000 barils. La demande d'essence s'affiche en baisse de 2,4% sur un an.

Les prix de l'essence ont chuté, entraînant le brut dans leur sillage. Le contrat de référence a fini en baisse de 7,6%.

Le ton négatif avait été donné au cours des échanges électroniques précédant l'ouverture du marché new-yorkais, après les chiffres de l'inflation en Chine, qui s'est légèrement modérée en avril (+5,3%) mais qui annonce un long combat pour Pékin contre la pression inflationniste.

«La conclusion, c'est que la Chine va poursuivre son régime de ralentissement (de la croissance) pour gérer les craintes inflationnistes, ce qui est annonciateur d'un impact négatif sur la demande de pétrole» du géant asiatique, a expliqué John Kilduff, d'Again Capital.