Les prix du pétrole ont chuté pour la deuxième séance d'affilée mercredi à New York, affectés par une hausse des stocks de brut et des indicateurs économiques décevants aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a terminé à 109,24 $, en baisse de 1,81 $ par rapport à la veille.

Il avait déjà abandonné 2,50 $ mardi.

À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 1,26 $ à 121,19 $.

«Il y a eu toute une série de facteurs qui ont fait chuter le brut» a commenté Matt Smith, de Summit Energy.

Les cours ont décroché en matinée après la publication des statistiques hebdomadaires sur les réserves pétrolières américaines. Elles ont montré une nouvelle forte augmentation des stocks de brut (+3,4 millions de barils), rappelant au marché que l'offre d'or noir est très abondante dans le pays.

Et si les stocks d'essence et de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont reculé, à la surprise des analystes, «les preuves d'une baisse de la demande en raison du niveau élevé des prix de l'essence continuent de s'accumuler», a estimé Nic Brown, analyste de Natixis.

La consommation d'essence la semaine dernière s'est affichée en baisse de plus de 2,2% par rapport à la semaine précédente, de plus de 3,5% sur un an.

Le prix à la pompe s'est envolé d'environ 30% depuis le début de l'année aux États-Unis. Le gallon (3,78 litres) valait au 2 mai en moyenne 3,96 $, selon les chiffres officiels, et dépasse déjà le seuil très symbolique des 4 $ dans de nombreux États.

Les indicateurs économiques publiés à Washington ont aussi pesé sur la tendance.

Selon le cabinet ADP, le secteur privé du pays a créé 179 000 emplois en avril, soit moins qu'en avril, et moins qu'anticipé par les économistes.

«De mauvais chiffres de l'emploi forcent à se demander si les gens vont pouvoir faire face à la hausse des prix de l'essence», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best.

L'indice ISM d'activité dans les services est par ailleurs retombé à son plus bas niveau depuis août, traduisant un ralentissement de l'activité, un chiffre qualifié de «choquant» par Matt Smith.

«Les inquiétudes sont de plus en plus fortes quant au fait que la reprise de l'économie mondiale semble perdre de la vigueur, avec la croissance qui ralentit aux États-Unis et la Chine qui resserre sa politique monétaire», a constaté Mike Fitzpatrick, de Kilduff Report.

Pour l'analyste cependant, toute chute des prix devrait être contenue à 108 $ à New York, «au moins dans un premier temps».

«Les troubles dans les région productrices de pétrole n'ont pas diminué de manière notable», a-t-il expliqué.