Les métaux précieux sont encore très prisés, toujours favorisés par une batterie de facteurs, l'or s'étant hissé à de nouveaux records historiques, à plus de 1538 $ US l'once, tandis que l'argent gravissait à sa suite de nouveaux sommets.

Le roi des métaux précieux est resté fidèle à sa réputation cette semaine, égrenant les records à un rythme soutenu.

Après avoir enfoncé une semaine plus tôt le seuil des 1500 $ pour la première fois de son histoire, le cours de l'once d'or au comptant s'est attaqué à de nouvelles cimes. Il a marqué jeudi un nouveau record absolu à 1538,50 $.

La cause première de cette envolée est restée l'affaiblissement continuel du billet vert après la décision de la Réserve fédérale américaine, la Fed, de maintenir une politique monétaire accommodante.

«La perspective du maintien du cap d'une politique monétaire très expansionniste a placé le dollar sous une forte pression, et les métaux précieux ont été les principaux bénéficiaires», ont commenté les analystes de Commerzbank.

Un affaiblissement du dollar rend plus attractifs les achats de métaux précieux, qui sont libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Par ailleurs, l'or a continué à tirer les fruits de son statut de rempart contre l'inflation, alors que la politique de la Fed risque d'alimenter la hausse des prix aux États-Unis.

Le métal précieux, dont la valeur n'est adossée à aucun émetteur (contrairement aux actifs financiers classiques), est recherché par les épargnants désireux de se prémunir contre une envolée des prix, et de se protéger plus généralement contre la volatilité des marchés financiers.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé jeudi à 1535,50 $ contre 1504 $ le jeudi précédent.

L'argent dans le sillage de l'or

L'argent a grimpé, allant jusqu'à frôler lundi la barre des 50 $ l'once. Il a touché un record historique à 49,79 $ ce jour-là.

Mais alors que rien ne semble entraver l'ascension irrésistible de l'or, les analystes doutent de plus en plus de la capacité de l'argent, considéré comme une alternative bon marché au métal jaune, à grimper toujours plus haut, en raison de fondamentaux moins favorables.

«Nous anticipons une correction des prix à court terme, sur fond de volatilité continue», ont ainsi indiqué cette semaine les experts en matières premières de la banque Standard Chartered.

D'autres progressions

Le complexe des métaux platinoïdes a également progressé, dans le sillage des autres métaux précieux, mais le platine et le palladium pourraient être eux aussi bientôt victimes d'une correction due à une dégradation des fondamentaux, d'après les analystes de Standard Chartered.

D'après eux, «l'annonce du groupe Toyota la semaine dernière qu'il va réduire de 70% sa production aux États-Unis du 26 avril au 3 juin suggère un nouvel affaiblissement de la demande de catalyseurs de la part du premier constructeur automobile mondial», ont-ils prévenu.

Le platine et le palladium sont très utilisés dans l'industrie automobile, où ils servent notamment dans la fabrication des pots catalytiques, et leurs cours sont donc fortement corrélés à la santé de ce secteur industriel.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé jeudi à 1835 $ contre 1812 $ le jeudi précédent.

L'once de palladium a fini à 777 $ contre 765 $ une semaine plus tôt.