La firme de Vancouver embauchée pour forer le sous-sol d'une région touristique des Laurentides s'étonne de l'opposition des élus locaux à quelques jours du début des travaux.

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«Nous voulons seulement explorer afin de voir le potentiel du sous-sol québécois. Ce n'est pas logique de ne pas savoir quel est votre potentiel. Je ne pense pas que ce soit la bonne chose à faire de cesser l'exploration», dit Fayz Yacoub, président d'OnTrack Resources, firme de Vancouver embauchée par la société d'exploration minière Pacific Arc Resources, en entrevue à La Presse Affaires.

Les premiers travaux d'exploration visant à déterminer la concentration de fer et de titane dans le sous-sol laurentien doivent avoir lieu en avril. Selon OnTrack Resources, il est trop tôt pour spéculer sur l'hypothèse d'exploiter une mine dans la région de Sainte-Adèle et Saint-Hippolyte. «L'exploitation d'une mine dépend de plusieurs facteurs, dont les résultats de l'exploration, le prix des ressources et le financement, dit Fayz Yacoub. Même si toutes les conditions sont réunies, ça pourrait prendre six ou sept ans avant de savoir si le sous-sol permet l'exploitation d'une mine.»

Les explications d'OnTrack Resources ne convainquent pas les maires des trois villes, tous opposés au projet. «Je ne peux pas concevoir qu'une entreprise dépense autant d'argent pour faire des recherches», dit le maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche.

Si le maire de Saint-Hippolyte est particulièrement méfiant à l'égard du projet, c'est notamment parce que la préparation des travaux de forage a été réalisée à l'insu des villes. «Ça s'est fait en catimini. J'ai trouvé ça malhonnête», dit le maire Laroche, qui a fait adopter la semaine dernière une résolution du conseil municipal demandant à Québec d'interdire l'exploration et l'exploitation minière à Saint-Hippolyte.

L'entreprise responsable des travaux dit privilégier le dialogue avec les maires concernés. «Nous essayons très fort de rencontrer les maires», dit Fayz Yacoub, d'OnTrack Resources, qui dit faire 95% de ses travaux dans le sous-sol québécois, notamment sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec.

«Je ne sais pas comment ils ont tenté de me joindre, mais peut-être se sont-ils trompés de ville. Je suis pourtant facile d'accès», dit le maire de Saint-Hippolyte, Bruno Laroche.

Au cours des dernières semaines, OnTrack Ressources a annulé trois rencontres à l'hôtel de ville de Saint-Hippolyte, selon le maire Laroche. OnTrack Ressources devrait toutefois être présent demain à la première séance d'information organisée par la Ville de Saint-Hippolyte.

Les maires de Saint-Hippolyte, Sainte-Adèle et Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, les trois villes concernées par le projet de Pacific Arc Resources, rencontreront lundi prochain la ministre responsable des Laurentides, Michelle Courchesne. La ministre Courchesne ne trouve pas normal que des travaux de forage aient lieu dans une zone de villégiature. «Ce site-là est au coeur même de la zone de villégiature qui constitue l'économie de cette partie des Laurentides. Il y a là une zone de sensibilité extrêmement grave», a-t-elle dit à La Presse Affaires la semaine dernière.