L'agence gouvernementale américaine d'information sur l'Énergie (EIA) a une nouvelle fois nettement relevé mardi ses prévisions de cours du brut pour 2011 et 2012, citant notamment les risques qui pèsent sur l'offre dans le monde arabe.

Dans son rapport mensuel, l'agence, émanation du département de l'Énergie, estime que le baril de brut s'échangera en moyenne à 106$ US cette année sur le marché new-yorkais, contre une prévision à 102$ US auparavant.

En mars, elle avait déjà relevé son estimation de 9$ US.

Pour l'année prochaine, l'EIA table sur un baril à 114$ US, contre 105 jusqu'alors.

L'agence s'attend à voir l'écart entre l'offre et la demande se réduire «vu la croissance robuste anticipée de la demande mondiale de pétrole et une croissance lente de l'offre des pays en dehors de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole», l'OPEP.

«Ces conditions vont se traduire par une baisse anticipée des stocks pétroliers dans le monde et des appels à l'OPEP pour qu'elle augmente sa production, ce qui va réduire les capacités excédentaires de production de brut au moment où les perturbations dans les exportations de brut de Libye et les troubles qui continuent dans les autres pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient mettent déjà en relief les risques importants qui pèsent sur l'offre», explique-t-elle.

L'agence a laissé inchangée sa prévision de croissance de la consommation mondiale pour cette année, tablant sur une augmentation de 1,5 million de barils par jour (mbj), et revu en petite baisse celle pour 2012 avec 1,6 mbj de plus. En 2010, la consommation mondiale a atteint 86,7 millions de barils par jour en moyenne, un record.

L'EIA a encore abaissé ses estimations de capacités excédentaires de l'OPEP. Elle estime désormais que ces capacités vont passer de 4,2 mbj à la fin de 2010 à 3,4 mbj d'ici la fin de l'année, avant de chuter encore en 2012 à 2,7 mbj.

L'EIA base ses hypothèses sur un retour de la moitié de la production libyenne sur les marchés d'ici fin 2012.

Pour les seuls États-Unis, l'EIA prévoit une augmentation de la consommation de 210 000 barils par jour en 2011 (+1,1%) et de 160 000 b/j de plus en 2012, quand elle atteindra en moyenne 19,5 mbj.

Côté offre, la production du pays, qui avait progressé en 2010, devrait baisser de 30 000 b/j cette année, et de 120 000 b/j l'an prochain, en raison notamment du déclin du golfe du Mexique.