Même si la société aurifère Semafo a généré «une performance opérationnelle impressionnante» en 2010, selon BMO Marchés des capitaux, les analystes qui suivent la société minière observent aussi une hausse de coûts qui pourrait perdurer.

Semafo a dévoilé mercredi soir ses résultats du quatrième trimestre et de l'ensemble de l'exercice 2010, terminé le 31 décembre. À 596$US l'once, les coûts totaux au quatrième trimestre sont en hausse de 20% par rapport au trimestre précédent et surpassent les attentes des analystes. Une énergie plus chère explique ces coûts élevés. Leily Oloumi, analyste chez Scotia Capitaux, s'attend d'ailleurs à ce que les coûts restent à ces niveaux.

«Les résultats du quatrième trimestre et les prévisions de production de Semafo pour 2011 (de 238 000 à 263 000 onces d'or à un coût variant entre 540 et 580$US) démontrent les pressions sur les coûts auxquelles font face les producteurs d'Afrique de l'Ouest», souligne aussi Andrew Breichmanas, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

À 33,2 millions US, le bénéfice d'exploitation du quatrième trimestre est en baisse de 14% par rapport aux trois mois précédents. Quant au bénéfice net de 17 millions (9 cents par action), il représente une baisse de 6,3%. En comparant le quatrième trimestre de 2010 à la période correspondante pour 2010, le portrait est meilleur. Le bénéfice d'exploitation bondit de 90% et le bénéfice net explose de 157%.

Croissance de 75% d'ici 2015?

Sur l'ensemble de l'année, Semafo a produit un nombre record de 261 100 onces d'or, pour des ventes de 323,3 millions US. En vertu de coûts totaux de 517$ par once vendue, la marge bénéficiaire est de 723$ l'once. Le bénéfice net est de 103,2 millions US, ou 39 cents par action.

Alors que la production devrait rester stable en 2011, Semafo pourrait très bien augmenter sa production de 75% d'ici 2015, avance Tara Hassan, de la Financière Banque Nationale.

La croissance passera surtout par Mana, l'immense propriété de Semafo au Burkina Faso. La société minière montréalaise y dépensera environ 30 millions en exploration en 2011, soit plus des trois quarts de son budget d'exploration.

Au total, Semafo devrait procéder à 250 000 mètres de forage sur ses propriétés pendant l'année. La société devrait aussi dévoiler d'ici la fin du trimestre actuel l'étude de préfaisaibilité pour une exploitation souterraine à Mana.

Le titre de la société minière montréalaise a perdu 1,2% hier à la Bourse de Toronto. Il se négociait à 8,41$ en fin de séance, loin des 14$ atteints en décembre. Des 12 analystes recensés par Bloomberg, 10 recommandent l'achat du titre et deux recommandent de la conserver. La cible moyenne est à 14,29$.