Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell s'est fixé mardi des objectifs ambitieux, se disant déterminé à continuer d'accroître sa production et ses investissements, tout en poursuivant ses cessions d'actifs et la restructuration de ses activités dans l'aval.

Dans le cadre de la présentation annuelle de sa stratégie aux investisseurs, le groupe a dit viser une augmentation d'environ 12% de sa production d'hydrocarbures (pétrole et gaz naturel) d'ici à 2014, à 3,7 millions de barils équivalents pétrole par jour (mbep/j), ce qui constituerait «l'un des taux de croissance les plus élevés du secteur».

Le groupe a confirmé au passage, dans un communiqué, qu'il était en bonne voie d'atteindre l'objectif intermédiaire fixé l'an dernier d'une hausse de sa production à 3,5 mbep/j en 2012 (+6% par rapport à 2010).

Shell a également précisé qu'il comptait investir plus de 100 milliards de dollars au total entre 2011 et 2014 (soit environ 25 à 27 milliards par an), une prévision conforme à ses projections antérieures, tant dans l'amont (c'est-à-dire les activités d'exploration et de production) que dans l'aval (raffinage et commercialisation de produits pétroliers)

Cet objectif est conforté, selon le groupe, par ses dizaines de gisements dont l'exploitation n'a pas encore démarré et qui sont en cours de développement ou en projet.

Shell s'est également dit confiant quant à la mise en service d'une coentreprise devant exploiter des gisements de gaz naturel en Irak, prévue par un accord conclu l'an dernier avec le gouvernement irakien, mais toujours pas concrétisé.

Son patron Peter Voser a affirmé que les discussions sur son lancement avaient «bien progressé», tout en se refusant à prédire quand la coentreprise serait créée.

Parallèlement, Shell entend poursuivre son programme de cessions d'actifs non stratégiques, qui devrait lui rapporter jusqu'à 5 milliards de dollars supplémentaires en 2011, après avoir déjà dégagé plus de 30 milliards au cours des cinq dernières années.

Le groupe anglo-néerlandais entend également poursuivre le redressement de ses activités dans l'aval, où il souffre comme ses principaux rivaux d'une chute structurelle de la rentabilité des raffineries.

Il dit avoir déjà réussi à réduire les coûts de sa division aval de 2,5 milliards de dollars au cours des deux dernières années, et s'est fixé un nouvel objectif d'un milliard de dollars d'économies supplémentaires en 2011 et 2012.

Ces annonces ont été accueillies favorablement par les analystes, mais sans excès d'enthousiasme, dans la mesure où elles constituent avant tout un prolongement des précédentes projections à long terme du groupe.

«Shell a publié un communiqué positif», a ainsi souligné la maison de courtage Killik.

La réaction des investisseurs semblait également favorable à la Bourse de Londres, où le titre du groupe résistait à la forte baisse générale entraînée par les répercussions du séisme et de la crise nucléaire au Japon, perdant seulement 0,76% à 2072,5 pence vers 14h30 heure GMT (10h30 à Montréal), dans un marché en baisse de 1,70%.

-Avec Dow Jones Newswires