Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, contesté par une révolte populaire, a menacé mercredi de remplacer les pétrolières occidentales par des sociétés chinoises et indiennes.

«La production pétrolière est actuellement au plus bas», a dit le colonel Kadhafi, après le départ des compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays en proie à une insurrection contre le régime.

«Les champs pétroliers sont sécurisés ainsi que les ports pétroliers, mais ce sont les compagnies pétrolières qui ont peur», a-t-il ajouté.

«Nous mourrons tous pour défendre le pétrole et tous ceux qui menacent notre pétrole doivent le comprendre», a averti le dirigeant libyen.

«Nous sommes prêts à faire venir des compagnies indiennes et chinoises à la place des firmes occidentales», a-t-il ajouté.

La dernière cargaison de pétrole à avoir quitté la région pétrolifère de l'est de la Libye remonte au samedi 19 février. De vastes régions de l'Est sont aux mains de l'opposition.

La majorité des groupes pétroliers étrangers présents en Libye, dont le français Total, le britannique BP, l'italien ENI, l'espagnol Repsol ou le chinois CNPC, ont suspendu totalement ou partiellement leur production de brut dans le pays, et évacué leur personnel, en raison des violences qui ont débuté le 15 février dans le pays.

China National Petroleum Corp (CNPC), le principal producteur chinois de gaz et de pétrole, avait annoncé avoir interrompu sa production en Libye et évacué tous ses employés après avoir fait état d'attaques contre certaines de ses infrastructures pendant les troubles.

La Libye, membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), exporte en temps normal 1,49 million de barils par jour, en majeure partie (85%) vers l'Europe, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Elle détient les plus importantes réserves en Afrique.