L'once d'or a atteint mardi un niveau record, à plus de 1433 $, effaçant son dernier pic qui datait de décembre, et servant de valeur refuge sur fond de tensions géopolitiques dans le monde arabe.

Vers 16h (heure de Montréal), l'once d'or valait 1433,25 $ sur le marché au comptant, après s'être hissée un peu plus tôt jusqu'à 1432,38 $, dépassant son record historique du 7 décembre, alors de 1431,25 $.

Sur le New York Mercantile Exchange, le contrat à terme à échéance en avril, le plus échangé, est monté jusqu'à 1433,40 $, là aussi un sommet inédit.

«Or et argent devraient continuer à progresser, alors que les troubles se poursuivent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et entretiennent un solide appétit (des investisseurs) vers les actifs jugés les plus sûrs» comme les métaux précieux, a indiqué James Moore, de la société londonienne The Bullion Desk.

Les tensions croissantes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont également fait bondir les prix du pétrole. L'Iran a été touchée à son tour par des troubles, avec des affrontements qui ont opposé à Téhéran les forces de sécurité à des manifestants réclamant la libération des deux leaders d'opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, selon les sites internet de ces deux dirigeants.

Pendant ce temps, l'insurrection se poursuivait en Libye, après deux semaines de riposte violente du régime en place.

«Alors qu'un nouveau mois commence, on voit une réallocation (des actifs) vers les marchés de l'or et de l'argent», a souligné Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock.

Ces tensions ont fait bondir les prix de l'énergie, renforçant les craintes inflationnistes, et les métaux précieux sont traditionnellement considérés comme une bonne valeur refuge contre l'inflation.

«Le marché de l'or surperforme par rapport au reste des marchés de métaux précieux sur fond d'indicateurs d'inflation en hausse et de problèmes géopolitiques», ont noté les analystes de Standard Chartered.

Dans son témoignage semestriel sur la politique monétaire devant les parlementaires américains, le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a mis en garde contre les effets d'une éventuelle «hausse durable» des prix du pétrole et a évoqué des risques d'inflation.

L'or profite également des inquiétudes toujours vives sur la situation budgétaire des pays les plus fragile de l'Union européenne, alors que «la crise des dettes européennes concentre à nouveau l'attention du marché» après les élections en Irlande, ont observé les analystes de Commerzbank.

Par ailleurs, la dépréciation de la monnaie américaine face à l'euro, portée par des spéculations sur un relèvement anticipé du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), rendait plus attractifs les achats d'or libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises.