La Maison Blanche et l'Agence internationale de l'énergie affirment que le monde peut faire face à une rupture d'approvisionnement en pétrole liée à la crise en Libye. Au même moment, le prix du pétrole brut se replie sur le New York Mercantile Exchange.

«Nous sommes en contact avec l'AIE (Agence internationale de l'énergie) et nous avons la capacité de réagir en cas de rupture d'approvisionnement», a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney.

Jay Carney n'a pas précisé quelles mesures l'administration Obama pourrait prendre pour faire face à une telle situation.

Ces commentaires de la Maison Blanche interviennent après que trois parlementaires démocrates aient appelé le président Barack Obama à utiliser les réserves stratégiques de pétrole des États-Unis pour éviter une flambée des prix du brut en raison des troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

L'AIE se fait rassurante

Pays producteurs et consommateurs disposent des outils permettant d'alimenter le marché pétrolier, a estimé jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui rappelle que les stocks stratégiques de ses pays membres permettent de couvrir 145 jours d'importations.

«Et les consommateurs et les producteurs ont des outils à disposition pour alimenter en pétrole le marché de manière adéquate», a estimé l'AIE, qui représente les intérêts des pays industrialisés, alors que les cours flambent à cause de la crise en Libye et des craintes sur l'approvisionnement.

«L'AIE est toujours prête à activer immédiatement son mécanisme de réponse collective, si nécessaire. Collectivement, les membres de l'AIE ont 1,6 milliard de barils de stocks d'urgence, soit une couverture agrégée de 145 jours d'importation des membres», selon le communiqué de l'agence, basée à Paris.

Les producteurs, quant à eux «détiennent de vastes capacités (de production) disponibles», rappelle l'agence, alors que l'Arabie saoudite, premier producteur de l'Opep a annoncé que le cartel accroîtra sa production en cas de pénurie.

L'AIE estime que de 500 000 à 750 000 barils par jours de brut, soit moins de 1% de la consommation mondiale quotidienne, ont jusqu'à présent été retirés du marché.

«L'AIE et ses pays membres continuent de surveiller de près le marché et d'analyser les développements de la situation actuelle, qui évoluent», a déclaré l'agence à l'issue d'une réunion de son conseil d'administration.

Détente du prix du pétrole

Les prix du pétrole se sont repliés jeudi à New York, sous pression en fin de séance, alors que le marché tentait de voir si d'autres pays producteurs pouvaient compenser pour les pertes de production en Libye.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en avril a terminé à 97,28 dollars, en repli de 82 cents par rapport à la veille.

La pression s'est dégonflée en fin de séance sur un marché qui avait atteint de nouveaux sommets inédits depuis août 2008. Le baril est monté jusqu'à 103,41 dollars en séance, soit une hausse de près de 20% depuis son cours de clôture de vendredi.

«La sortie des Saoudiens a un peu calmé les nerfs», a constaté Tom Bentz, de BNP Paribas.

Les investisseurs surveillaient avec inquiétude les chiffres de production de la Libye, en proie à une révolte sans précédent violemment réprimée par le régime.

L'Italien ENI, premier producteur étranger dans le pays, a lui-même indiqué que sa production d'hydrocarbures avait été réduite de plus de 50% à 120.000 barils par jour.

Mais les autres pays producteurs pourraient compenser les pertes de production observées en Libye. Les investisseurs attendaient tout particulièrement la réponse de l'Arabie saoudite, principal producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Le Financial Times et le Wall Street Journal rapportaient jeudi que le pays était «en discussions actives» avec les raffineurs européens pour compenser l'approvisionnement en provenance de Libye.

Par ailleurs, l'Agence internationale de l'Énergie, qui regroupe les pays occidentaux, a indiqué dans un communiqué qu'elle se tenait prête à «immédiatement activer son mécanisme de réponse collective, si nécessaire».

L'AIE dispose de 1,6 milliard de barils dans ses réserves d'urgence, soit une courverture 145 jours d'importations pour les membres de l'agence, est-il précisé.

D'après AFP.