Face au prix record des fibres recyclées qui nuit grandement à sa rentabilité, Cascades (T.CAS) devra encore une fois réduire ses coûts en 2011.

L'entreprise de Kingsey Falls, dans le Centre-du-Québec, procédera à un examen stratégique de ses actifs en avril. Elle promet de tout faire pour éviter la fermeture d'usines, mais ne l'exclut pas.

«C'est toujours une option que l'on regarde, de dire «eh bien, si on n'est pas capables de les amener à profit (les installations moins performantes), est-ce qu'on devrait choisir de les fermer?»» a expliqué jeudi Hubert Bolduc, porte-parole de Cascades.

«Mais les frères Lemaire (qui ont fondé et qui contrôlent Cascades) sont très, très patients avec des actifs qui ne performent pas, a ajouté M. Bolduc. Évidemment, on en a déjà fait, des fermetures, mais on n'est pas de ceux qui ont le couperet facile.»

Résultats

Au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre, le fabricant de produits de papier recyclé a essuyé une perte nette de 34 millions $ (35 cents par action), comparativement à celle de 41 millions $ (42 cents par action) enregistrée pendant la même période de l'an dernier.

Les résultats ont notamment été ternis par une perte de valeur comptable de 48 millions $ (liée notamment à la fermeture d'une usine à Toronto) et par une perte sur cession de 10 millions $. Ils sont néanmoins conformes aux attentes des analystes financiers.

Les revenus ont totalisé 991 millions $, en hausse de quatre pour cent, grâce à une augmentation des prix de vente, à l'acquisition d'entreprises et à la progression d'un pour cent des expéditions comparables.

Le bénéfice d'exploitation a toutefois reculé de 16,7 pour cent pour s'établir à 45 millions $. La hausse des ventes a été plus que contrebalancée par la hausse du coûts des matières premières, l'appréciation du dollar canadien et une composition défavorable du chiffre d'affaires.

Le président et chef de la direction de Cascades, Alain Lemaire, s'est dit satisfait des résultats, qui ont été obtenus «en dépit du fait que les coûts de la fibre recyclée et de la pâte ont atteint des sommets historiques et que la valeur moyenne annuelle du dollar canadien a été la plus élevée depuis 1976».

Pour l'ensemble de l'année, Cascades a dégagé des profits nets de 17 millions $ (18 cents par action), en forte baisse par rapport aux 60 millions $ (61 cents par action) engrangés en 2009.

Les ventes annuelles ont frisé les 4 milliards $, en croissance de 2,1 pour cent. L'entreprise a de plus atteint son principal objectif financier en générant des flux monétaires excédentaires de plus de 70 millions $, ce qui lui a permis de réduire sa dette à long terme, laquelle demeure toutefois élevée à 1,38 milliard $.

Les dirigeants de Cascades ont prévenu jeudi que les résultats du premier trimestre continueraient de souffrir du prix élevé des fibres recyclées et de la force du huard. Ils se sont toutefois montrés optimistes pour l'ensemble de l'année, prédisant que l'entreprise allait profiter de la reprise économique et des nombreuses hausses de prix mises en oeuvre au cours des 12 derniers mois.

Cascades a récemment fait passer de 35 à 40 pour cent sa participation dans la compagnie italienne Reno de Medici et n'exclut pas d'en prendre le contrôle à moyen terme.

L'entreprise québécoise emploie près de 12 500 personnes dans une centaine d'unités d'exploitation situées en Amérique du Nord et en Europe.

En fin d'après-midi, jeudi, l'action de Cascades s'échangeait à 6,66 $, en baisse de 0,9 pour cent, à la Bourse de Toronto.