Les prix du pétrole ont reculé à New York, alors même qu'ils ont bondi à Londres où le brut s'échangeait avec une prime d'environ 18 $ US face aux risques de propagation des mouvements de contestation au Moyen-Orient.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 84,81 $, en recul de 77 cents par rapport à vendredi.

Le marché a surtout été marqué par l'élargissement du différentiel de prix déjà record entre le baril de «WTI», le brut échangé à New York, et celui du Brent échangé à Londres, qui se rapproche de 20 $.

Alors que les tensions en Égypte, où le président Hosni Moubarak a fini par quitter le pouvoir sous la pression populaire, ont dans un premier temps affecté les deux marchés, elles dynamisaient désormais principalement les cours du Brent.

«Si quelque chose arrive, cela affectera le Brent plus directement que le WTI», a expliqué Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. «Une façon de réduire (...) la prise de risque est d'acheter l'un, et de vendre l'autre».

«C'est une façon de participer sans s'exposer unilatéralement», a-t-il ajouté.

Le marché restait ainsi focalisé sur le développement de la situation au Proche-Orient, dans le sillage de la contestation égyptienne.

«La transition en Égypte sera difficile, mais ce sont les informations sur des troubles latents en Iran, exportateur clé, et sur des manifestations régulières en Algérie, au Bahreïn et au Yémen qui sont un souci plus direct pour le marché pétrolier», ont précisé les analystes de JPMorgan Global Commodities Research.

Des milliers d'étudiants et d'avocats ont manifesté lundi au Yémen, où des protestataires ont été légèrement blessés lors de heurts. En Iran, plusieurs milliers de personnes ont affronté la police dans les rues de Téhéran et à Bahreïn, plusieurs dizaines de personnes ont tenté de manifester à Nouidrat.

«Si ces tensions accrues dans les économies émergentes sont difficiles à quantifier, elles doivent toutefois être prises au sérieux. Les économies en développement sont prépondérantes aussi bien pour la croissance de l'offre que pour celle de la demande de pétrole», ont-ils souligné.