Les prix du pétrole ont fini en léger repli jeudi à New York, alors que les opérateurs attendaient d'en savoir plus sur l'évolution de la situation en Égypte, toujours très tendue.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en mars a terminé à 90,54 dollars, en recul de 32 cents par rapport à la veille. À Londres, sur l'IntercontinentalExchange, le baril de Brent de la mer du Nord évoluait vers 20h00, heure GMT (15h00 à Montréal) à 101,74 dollars (-60 cents), après avoir touché en début de journée 103,37 dollars, son plus haut niveau depuis le 26 septembre 2008.

«La situation en Égypte dégénère, mais pas tant que cela, donc le marché attend de voir», a commenté John Kilduff, d'Again Capital.

«Les images sont terribles, et les autres pays au Proche-Orient et en Afrique sont apparemment inquiets», a-t-il poursuivi. «L'incertitude apporte un soutien aux prix».

Des affrontements meurtriers ont eu lieu au Caire entre partisans et opposants du pouvoir en place. Le vice-président Omar Souleimane a proposé un dialogue aux Frères musulmans -principale formation d'opposition en Égypte-, mais a rejeté un départ immédiat du président Hosni Moubarak, soufflant le chaud et le froid sur le marché du pétrole.

L'Égypte n'est pas un gros producteur de brut, mais le pays abrite deux voies stratégiques acheminant le pétrole du Moyen-Orient, de la mer Rouge à la Méditerranée: le canal de Suez et l'oléoduc Suez-Méditerranée (Sumed).

«Il n'y pas de perturbation (de l'approvisionnement), et je ne pense pas qu'il y en aura, mais c'est une source d'inquiétude», a relevé Tom Bentz, de BNP Paribas.

Globalement, «c'est une journée en demi-teinte, avec le dollar qui progresse mais aussi de bons chiffres (hebdomadaires) sur l'emploi» aux États-Unis, a relevé M. Kilduff.

Les cours ont subi la pression de la progression de la monnaie américaine, qui rend le brut moins attractif pour les acheteurs munis d'autres devises.