La chanteuse islandaise Björk, qui fait campagne contre la vente de l'énergie de l'île volcanique aux étrangers, affirme que le gouvernement de Reykjavik est prêt à annuler un rachat canadien dans ce secteur, dans une interview vendredi au National Post.

Le groupe canadien Magma a acquis à la fin de 2010 la société géothermique islandaise HS Orka, qui produit 9% de l'électricité de l'île, suscitant une levée de boucliers dans ce pays, qui se remet péniblement de la crise financière et économique.

Björk a indiqué au National Post qu'elle avait obtenu l'assurance de la première ministre de l'île Johanna Sigurdardottir et du ministre des Finances Steingrimur Sigfusson qu'ils annuleraient ce rachat.

«Ils m'ont dit qu'ils veulent revenir sur l'accord», a déclaré Björk, ajoutant que le gouvernement islandais voulait que les sociétés du secteur et l'accès aux sources d'énergie demeurent «propriété publique».

«Ils sont sérieux», a dit Björk au sujet des intentions des personnalités politiques, qu'elle a rencontrées après avoir lancé une pétition et organisé un marathon de karaoké en faveur d'un référendum pour tenter d'éviter que l'énergie islandaise, principalement géothermique, tombe aux mains de sociétés étrangères.

La seule question en suspens est de savoir comment le gouvernement s'y prendra pour annuler le rachat d'Orka, a indiqué Björk, précisant qu'il y avait trois options, dont l'une est l'expropriation des actifs de Magma.

Le groupe canadien, qui a payé 417 millions de dollars américains (reprise de dettes comprise) pour Orka, a qualifié de «spéculations et de ouï-dire» les propos de Björk, précisant qu'il n'avait été informé d'aucun changement à venir de la part de Reykjavik.

Une porte-parole de Magma, Alison Thompson, a rappelé que le gouvernement islandais avait déjà examiné à trois reprises le rachat. «Nous avons obtenu l'assurance qu'il ne l'examinerait pas à nouveau», a-t-elle dit.