Les cours de l'or pourraient atteindre pour la première fois le niveau de 1600 $ US dès la fin 2011, porté par des taux d'intérêts bas et les inquiétudes persistantes sur la crise des dettes en Europe ou l'assouplissement monétaire américain, selon le cabinet GFMS.

«Nous considérons comme tout à fait possible que les cours de l'or atteignent ou même dépassent la barre des 1600 $ US fin 2011 ou début 2012», a estimé ce cabinet londonien spécialisé dans les métaux précieux, dans un rapport présentant ses perspectives annuelles révisées.

L'or «sera principalement soutenu par des taux d'intérêts toujours bas, le nombre limité d'actifs rémunérateurs (sur les autres marchés), le niveau élevé des dettes publiques en Europe, aux États-Unis et au Japon, mais aussi l'impact de l'assouplissement monétaire américain sur le dollar», souligne le rapport.

Restant une valeur refuge très prisée des investisseurs, qui cherchent à se parer contre l'inflation et la volatilité des devises, le métal jaune a vu son prix grimper de quelque 29% en 2010, s'envolant à des sommets inédits pour atteindre, le 7 décembre, le niveau record de 1431,25 $ US l'once.

Les incertitudes financières pesant sur les économies occidentales devraient continuer à alimenter l'escalade des cours.

«L'attention se concentre certes sur des pays de taille modeste, tels la Grèce et l'Irlande, et la possible déstabilisation de la zone euro, mais nous pouvons facilement envisager que les inquiétudes se déplacent de l'autre côté de l'Atlantique», relève Philip Klapwijk, président de GFMS, cité dans le communiqué.

«L'inflation semble rester une menace relativement distante, mais de nombreux investisseurs redoutent les risques à long terme que représente la politique actuelle (d'assouplissement monétaire) des Etats-Unis» et les difficultés à s'attaquer aux déficits publics en Europe, a-t-il ajouté.

La demande physique - par opposition à celle des fonds spéculatifs qui considèrent l'or comme une valeur d'investissement - s'annonce cependant en demi-teinte en 2011: GFMS anticipe un recul de 7% de la consommation d'or pour la joaillerie au premier semestre.

En revanche, la progression de la production minière (+3% en 2010), dopée par le développement de nouveaux projets, et la tendance des producteurs à se débarrasser de leurs contrats de couverture «sont deux facteurs négatifs» pour les prix, a averti le cabinet.

L'once d'or évoluait jeudi vers 10H00 à 1381,35 $ US.