Jolies petites voitures, tout électriques, cherchent conducteurs sérieux pour faire un bout de route ensemble, aux alentours de Boucherville. Sans frais. Garage, un atout.

Intéressé? Il faut joindre Hydro-Québec, qui est à la recherche de petites entreprises pour l'aider à tester la voiture électrique de Mitsubishi.

«L'idée, c'est de faire l'utilisation la plus variée possible de la voiture», a expliqué hier Pierre-Luc Desgagné, directeur principal, planification stratégique et affaires gouvernementales, à Hydro-Québec.

Hydro recrutera une dizaine de petites entreprises pour participer à ce projet-pilote d'une durée de trois ans mené conjointement avec Mitsubishi. Les candidats choisis devront rouler au moins 50 kilomètres par jour, tant sur les routes locales que sur les autoroutes, et avoir accès à un stationnement ou un garage pour y installer une borne de recharge.

Ces conducteurs commerciaux se joindront au maire de Boucherville et aux autres employés des services publics de la ville qui participent à l'expérience depuis quelques semaines. Une expérience agréable, à en croire le maire Jean Martel. «On n'est plus à la merci des pétrolières», a-t-il entre autres souligné hier en conférence de presse.

Faire le plein d'électricité de la i-MiEV coûte au Québec environ 1$, soit moins qu'un seul litre d'essence dont le prix atteignait hier 1,24$ dans la région de Montréal. «C'est assez intéressant comme comparaison», a commenté le représentant d'Hydro-Québec.

Ce sont les bornes de recharge qui intéressent le plus Hydro dans l'expérience de Boucherville. La société d'État jongle encore avec plusieurs possibilités, soit de se doter de sa propre infrastructure de recharge ou d'acheter une technologie déjà sur le marché.

À Boucherville, Hydro a installé des bornes fabriquées par l'entreprise californienne Coulomb, soit les mêmes qu'ont choisies les hôtels Sheraton à Montréal et à Toronto pour attirer une clientèle «verte».

Hydro devra aussi décider si l'infrastructure de recharge qui sera installée dans les lieux publics sera payée par tous ses clients ou seulement par ceux qui s'en serviront. «Il y a une réflexion à faire», a reconnu Pierre-Luc Desgagné.

Cinq expériences

La i-MiEV de Mitsubishi peut atteindre une vitesse maximale de 130 km/h et son autonomie est de 120 kilomètres.

Sa batterie au lithium-ion peut se recharger en une nuit avec une prise ordinaire de 120 volts et en 5 heures sur un courant de 240 volts (couramment appelé 220). Une recharge ultrarapide (10 minutes) à des bornes publiques sera éventuellement disponible.

C'est la première fois que Mitsubishi teste sa voiture dans un climat aussi froid que celui du Québec. «Nous accordons beaucoup d'importance à cet essai parce qu'il est le premier dans une des régions du Canada où les conditions climatiques sont les plus variées», a expliqué le président et chef de la direction de l'entreprise au Canada, Koji Soga.

Déjà en vente au Japon, la i-MiEV arrivera au Canada et aux États-Unis plus tard cette année. Son prix de vente n'est pas encore connu.

Au total, Hydro-Québec investira 4,5 millions de dollars dans son projet-pilote de trois ans avec Mitsubishi. Il s'agit du plus important des cinq programmes d'essais de véhicules électriques et hybrides.

Hydro collabore aussi au projet de Communauto qui veut mettre 50 Nissan Leaf en utilisation partagée à partir de juillet 2011.

La société d'État a aussi intégré 20 Volt de GM à son parc de véhicules pour les tester et elle a mis à l'essai deux hybrides rechargeables, une Prius de Toyota et une Escape de Ford.