Avec l'inaltérable soif de ressources de la Chine et la montée du prix de l'or, l'industrie minière vit une période faste, mais non exempte de nouvelles difficultés. Le cabinet comptable Deloitte a recensé les 10 plus importants enjeux globaux miniers pour 2011.

Les nouveaux risques du financement

Après la crise financière, le financement est désormais une affaire plus risquée. Les minières devront se tourner vers les gros clients asiatiques qui cherchent à sécuriser leur approvisionnement. Cela prendra la forme de partenariats stratégiques assortis de certaines obligations. Les sociétés devront toujours être en position d'affirmer leur valeur au cas où les Chinois ou d'autres acquéreurs cogneraient à la porte.

Quand l'offre ne suffit plus

Pour plusieurs ressources, l'offre ne suffit plus à répondre à la demande. Mais il est de plus en plus difficile pour les sociétés de construire de nouvelles mines ou de bonifier leurs mines existantes. Pour gonfler leurs réserves, elles visent donc des territoires moins traditionnels, comme la Mongolie.

L'acceptabilité sociale

Il ne suffit plus pour les sociétés de seulement contrôler leur impact sur la qualité de l'air ou de l'eau. La responsabilité sociale des entreprises doit comprendre des retombées économiques locales, des programmes de santé communautaires et une transparence réelle dans la communication d'information. Bref, elles doivent s'engager le plus tôt possible avec les groupes concernés par un projet minier.

L'intervention de l'État

Qu'on pense à la taxe australienne sur les «superprofits» ou au blocage de la prise de contrôle de PotashCorp par le gouvernement canadien, les autorités publiques interviennent de plus en plus dans le secteur minier. Elles continueront de le faire, que ce soit pour s'attaquer à leur déficit, protéger leur intérêt national, favoriser la transparence ou assurer une meilleure protection de l'environnement.

Investir plus stratégiquement

Moins endettées qu'il y a deux ans et plus flexibles financièrement, les sociétés minières devront apprendre à investir plus stratégiquement et en fonction d'un plan à long terme.

Contrer la pénurie de main-d'oeuvre

Pas moins de 60 000 employés du secteur minier canadien prendront leur retraite avant 2020. Et la pyramide des âges ne joue pas en faveur de l'industrie minière, qui peine déjà à combler ses besoins de main-d'oeuvre. Dans ce contexte, il faudra de l'agressivité et de l'imagination pour attirer et retenir les talents.

Chercher plus loin

Si les prix des ressources continuent de grimper, les sociétés seront portées à réévaluer des projets autrefois considérés marginaux et à explorer des contrées plus éloignées encore. Il faudra adapter les technologies et la gestion du risque à cette nouvelle réalité.

L'environnement change

Certes, les sociétés minières doivent participer à la lutte contre les changements climatiques en rapportant et en contrôlant leurs impacts environnementaux. Mais elles devront aussi intégrer les effets des problèmes environnementaux (rareté de l'eau, sécheresse) dans leur gestion globale des risques.

L'infrastructure, ce pilier

Il existe dans le monde (pays industrialisés inclus) un décalage entre les besoins d'infrastructures et l'offre réelle. Confrontées à cette situation, les minières deviennent parfois partie prenante de projets d'infrastructures publiques. C'est un risque, mais se passer d'une infrastructure adéquate en est un autre.

De nouvelles sources de revenus

Tirer profit des marchés d'échange de carbone. Investir dans les énergies renouvelables. Développer des systèmes de recyclage de déchets miniers. Autant d'options qui peuvent à la fois répondre à des problèmes énergétiques ou environnementaux auxquels les sociétés sont confrontées, et à la fois générer de nouveaux revenus.

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