La Chine, déjà accusée d'abuser de son quasi-monopole sur le commerce des terres rares, envisage désormais de fixer des quotas d'exportation sur les alliages contenant ces métaux très recherchés, a rapporté jeudi l'agence Dow Jones.

Le gouvernement envisage aussi des quotas distincts pour les terres rares lourdes (plus rares) et les terres rares légères (plus abondantes), selon un responsable cité par l'agence.

Ces mesures viseraient à empêcher les producteurs de terres rares de contourner la législation et les quotas en place, que le gouvernement souhaite renforcer l'an prochain.

Pékin a annoncé une réduction de 35% pour les six premiers mois de 2011 de ses quotas d'exportation de ces éléments métalliques qui entrent dans la fabrication par exemple des écrans plats, des lasers ou des voitures hybrides.

Ces quotas en baisse sont susceptibles de provoquer une hausse du prix des terres rares.

Les milieux patronaux s'inquiétent depuis que la Chine, qui assure plus de 95% de la fourniture mondiale, a commencé en 2006 à réduire ses exportations.

L'interruption brutale des exportations de terres rares chinoises vers le Japon en septembre, en pleine dispute territoriale entre les deux pays, a mis en exergue le pouvoir dont disposait Pékin via son quasi-monopole.

Le ministre chinois du Commerce, Chen Deming, a affirmé mi-décembre à Washington que la Chine avait réduit et allait continuer à réduire ses exportations de terres rares pour protéger la nature, et non pour des considérations géopolitiques.

La Chine ne dispose que d'un tiers des réserves mondiales de terres rares mais s'est réservée la quasi-exclusivité du commerce de ces ressources grâce à ses faibles coûts salariaux, qui ont rendu l'exploitation de ces matériaux non rentable partout ailleurs.