La Chine, accusée d'abuser de son quasi-monopole sur le commerce des terres rares, est en train de constituer un organisme qui sera chargé des négociations avec les acheteurs étrangers sur ces métaux très recherchés, a annoncé mardi une responsable.

Cet organisme, lié au gouvernement, sera lancé en mai 2011 et a déjà fédéré 93 sociétés membres, a expliqué aux journalistes Wang Caifeng, chargée de ce dossier, en marge d'un forum sur l'industrie chinoise.

L'Association industrielle chinoise des terres rares «aura des tâches spécifiques dans les domaines tels que les exportations de terres rares et les échanges avec l'étranger», a déclaré Mme Wang.

Les 17 substances métalliques, appelées «terres rares», constituent des ressources essentielles qui entrent dans la fabrication par exemple d'écrans plats, de lasers ou de voitures hybrides.

Les milieux patronaux s'inquiétent depuis que la Chine, qui assure plus de 95% de la fourniture mondiale, a commencé en 2006 à réduire de 5% à 10% par an ses exportations.

L'interruption brutale des exportations de terres rares chinoises vers le Japon en septembre, en pleine dispute territoriale entre les deux pays, a mis en exergue le pouvoir dont disposait Pékin via son quasi-monopole.

Le ministre chinois au Commerce, Chen Deming, a indiqué mi-décembre à Washington que la Chine avait réduit et allait continuer à réduire ses exportations de terres rares pour protéger la nature, et non pour des considérations géopolitiques.

La Chine ne dispose que d'un tiers des réserves mondiales de terres rares mais s'est réservée la quasi-exclusivité du commerce de ces ressources grâce à ses faibles coûts salariaux, qui ont rendu l'exploitation de ces matériaux non rentable partout ailleurs.

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