Le numéro un mondial de la potasse, la canadienne Potash Corp., devra composer avec un nouveau géant né de la fusion annoncée des compagnies russes Uralkali, spécialisée dans les engrais, et de son concurrent, le premier producteur russe Silvinit.

«Les conseils d'administration d'Uralkali et de Silvinit annoncent qu'ils avaient proposé l'association d'Uralkali avec Silvinit, créant un géant dans le marché mondial de la potasse», est-il indiqué dans un communiqué d'Uralkali.

Selon cette proposition, Uralkali va racheter près de 20% du capital de Silvinit pour un montant de 1,4 milliards de dollars.

La fusion des deux groupes se fera ensuite par un échange d'actions.

Les actionnaires de Silvinit et d'Uralkali doivent encore approuver cette fusion, est-il précisé dans le communiqué. La transaction pourrait donc s'achever d'ici la fin du deuxième trimestre 2011.

Nouvelle rivalité

Le nouveau groupe issu de cette fusion Uralkali-Silvinit va se hisser au deuxième rang mondial, en assurant 19% de la production de potasse, rivalisant ainsi avec le numéro un mondial des engrais, le groupe canadien Potash Corp (23% de la production mondiale).

Depuis plusieurs mois, les rumeurs sur une fusion entre Silvinit et Uralkali allaient bon train.

En juin, l'actionnaire majoritaire d'Uralkali, Dmitri Rybolovlev, avait vendu 53,2% de la société, dont 25% à Souleïman Kerimov, un milliardaire russe réputé proche du Kremlin.

Puis, à la mi-août, Silvinit a indiqué que des compagnies outre-mer, dirigées selon la presse russe par des proches de M. Kerimov, avaient acquis un peu moins de la moitié (47%) de son capital. Quelques jours plus tard, le même groupe annonçait la nomination de Vladislav Baoumguertner, ancien PDG d'Uralkali, au poste de directeur général par intérim de la société.

La Russie est assise sur les deuxièmes plus importantes réserves au monde de potasse, derrière le Canada et devant son voisin bélarusse, selon les données du service américain de géologie (US Geological Survey).

Rappelons que le géant des mines, BHP Billiton a tenté plus tôt cette année de mettre la main sur Potash Corp.. BHP a retiré son offre d'achat hostile pour l'entreprise canadienne à la mi-novembre, un peu plus d'une semaine après que le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, eu refusé de donner son accord à la transaction.

Le géant minier anglo-australien avait alors expliqué que la condition exigée en vertu de la Loi sur Investissement Canada, à l'effet que la transaction apporte un bénéfice net au pays, ne pouvait pas être satisfaite.

BHP Billiton avait soumis une offre d'un montant de 38,6 milliards $. Il aurait s'agit de la plus importante transaction commerciale dans l'histoire du Canada et dans le monde en 2010.

Avec AFP.