Le prix de l'or a grimpé mardi à un nouveau record historique, s'approchant encore un peu plus du seuil des 1 430 dollars l'once, tandis que l'argent montait à un nouveau sommet depuis trente ans, les deux métaux précieux profitant d'un regain de prudence des investisseurs.

L'once d'or a atteint 1 428,93 dollars sur le marché au comptant vers 6h30 (heure de Montréal), un niveau sans précédent. Il améliore ainsi le sommet touché la veille à 1 427,55 dollars.

De son côté, l'argent a progressé jusqu'à 30,54 dollars l'once mardi, son plus fort niveau depuis mars 1980. Il avait franchi lundi le seuil des 30 dollars pour la première fois depuis trente ans.

Les deux métaux précieux, libellés en dollars, bénéficiaient mardi d'un accès de faiblesse de la monnaie américaine.

Ils continuaient surtout d'être portés par leur statut de valeur refuge contre la volatilité des devises, attirant des investisseurs toujours inquiets des risques de contagion de la crise irlandaise au sein de la zone euro.

«Les tensions persistantes sur cette crise européennes des dettes, la perspective de nouveaux plans de sauvetage en Europe, mais aussi la spéculation sur une nouvelle vague d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed): tout cela plombe l'appétit pour les actifs jugés risqués», expliquait James Moore, analyste du cabinet The Bullion Desk.

La réunion, lundi, des ministres des Finances de la zone euro n'a pas rassuré les marchés: «Aucune décision importante n'a été prise, ni l'extension du fonds de sauvetage européen, ni l'idée d'euro-obligations n'ont été sérieusement discutées. Et si le budget irlandais (pour 2011) est rejeté, les marchés pourraient plonger à nouveau», estimaient les experts de Commerzbank.

Les opérateurs redoutent par ailleurs la perspective de nouvelles injections de liquidités par la banque centrale américaine, «qui pourraient sur le long terme peser lourdement sur le dollar», précisait de son côté Andrey Kryuchenkov, de VTB Capital.

Dimanche soir, dans un entretien télévisé, le président de la Fed Ben Bernanke a indiqué qu'il était «certainement possible» que l'institution décide d'en faire plus pour lutter contre le chômage.

«La fuite vers les valeurs refuges est bel et bien de retour, et les propos de Ben Bernanke n'ont rien fait pour dissiper les incertitudes sur les perspectives économiques» aux Etats-Unis, notait M. Kryuchenkov.