Une délégation en provenance d'Asie est arrivée lundi au Québec dans le but d'empêcher la réouverture de la mine d'amiante Jeffrey, à Asbestos.

Cette réouverture pourrait être rendue possible par l'octroi d'une garantie de prêt de 58 millions du gouvernement du Québec à un éventuel acheteur, un consortium dont l'identité est demeurée secrète jusqu'ici.

La délégation d'Asie, avec à sa tête des représentants de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), fait valoir que l'amiante est un produit dangereux pour la santé.

Elle en veut pour preuve le fait que l'amiante qui sera produite ne sera vendue dans aucun pays développé, qui connaissent tous les risques associés à ce produit, mais uniquement à des États du tiers-monde et principalement de l'Asie.

Les délégués n'ont pu obtenir la rencontre qu'ils réclamaient avec le premier ministre Jean Charest mais ils seront reçus par le ministre du Développement économique, Clément Gignac, mercredi.

Ils entendent rencontrer d'autres acteurs impliqués dans le dossier, notamment les syndicats. Les élus de la ville d'Asbestos ont toutefois déjà fait part de leur refus de les rencontrer parce qu'ils considèrent qu'ils ont un parti pris inflexible contre l'amiante.

Les représentants de la délégation contestent la prétention de l'industrie selon laquelle il est possible d'utiliser l'amiante de manière sécuritaire.

Selon ses porte-parole, l'ensemble du monde médical, de même que les syndicats internationaux et les associations de victimes de l'amiante sont d'avis contraire.

La délégation note que seul l'Institut du chrysotile soutient cette prétention et elle accuse celui-ci de n'être qu'un outil de propagande et de lobbying pour l'industrie.