Les prix du pétrole se sont hissés à leur plus haut niveau en plus de deux ans lundi à New York malgré le raffermissement du dollar, le baril flirtant même avec le seuil de 90$, soutenu par une vague de froid en Europe et aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 89,38$, en progression de 19 cents par rapport à vendredi.

Le baril a poursuivi sa progression de fin de semaine dernière, au cours de laquelle il s'était renchéri de plus de 6%, et a même flirté avec le seuil des 90$ qu'il n'a plus franchi depuis octobre 2008.

«Il y a deux forces. Le principal élément directeur est l'attente d'une hausse de la demande avec le temps froid qui s'est installé en Europe et sur une partie des États-Unis. Mais le petit raffermissement du dollar a modéré les gains», a expliqué Bart Melek, de BMO Capital Markets.

La demande pour les produits pétroliers, en particulier le fioul de chauffage, restait solide, alimentant la progression des cours du brut.

Le marché du brut était également soutenu par des spéculations sur la possibilité que la banque centrale américaine (Fed) accroisse encore ses mesures de soutien à l'économie, a indiqué Tom Bentz, de BNP Paribas.

Interrogé par la chaîne américaine CBS sur l'éventualité que la Fed injecte dans le système financier davantage que les 600 milliards de dollars prévus pour la période entre novembre et juin, le président de l'institution Ben Bernanke a répondu que c'était «certainement possible».

Une politique monétaire souple aux États-Unis pèse sur le cours du dollar, et l'affaiblissement de la monnaie américaine profite en général aux matières premières, dont les prix sont libellés en dollars et qui sont recherchées par les investisseurs qui souhaitent se protéger contre une éventuelle inflation.

Toutefois, le dollar s'est raffermi lundi, profitant des craintes persistantes sur la crise budgétaire en zone euro, alors que se réunissaient à Bruxelles les ministres des Finances de la région.